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2007年7月14日土曜日

La faiblesse du yen commence à faire débat au Japon

La faiblesse du yen commence à faire débat au Japon
LE MONDE | 13.07.07 | 14h04 • Mis à jour le 13.07.07 | 14h04
TOKYO CORRESPONDANCE

Si en Europe la vigueur de l'euro est un sujet de préoccupation, au Japon, c'est la faiblesse du yen qui fait débat. La devise nippone a atteint son niveau le plus bas face à l'euro jeudi 12 juillet, la monnaie européenne grimpant jusqu'à 168,83 yens.

La tendance est alimentée par l'écart de taux d'intérêt entre le Japon d'un côté la zone euro et les Etats-Unis de l'autre. Les rendements sont très bas dans l'Archipel, ce qui dissuade les gestionnaires internationaux d'y placer des capitaux appelés à rester stériles. Et rien ne semble indiquer une modification rapide de cet environnement monétaire. La Banque du Japon (BoJ) a décidé, jeudi, de maintenir son taux directeur inchangé à 0,5 %, et une possible hausse est envisagée au plus tôt pour le mois d'août, après les élections sénatoriales du 29 juillet.


La faiblesse persistante du yen, qui s'est accélérée depuis le début de l'année, inquiète les partenaires commerciaux du Japon, l'Union européenne particulièrement. Elle a été évoquée à plusieurs reprises, notamment lors des réunions du G7 de février à Essen et d'avril à Washington. Dans un rapport rendu public le 24 juin par la Banque des règlements internationaux, l'établissement juge "anormale" la tendance actuelle à la dépréciation du yen. Cette publication a incité les responsables de l'Archipel à réagir. Le 26 juin, le ministre des finances, Koji Omi, a répété que "les taux de change devaient refléter les fondamentaux de l'économie". Il a cependant ajouté qu'il allait "faire preuve d'une plus grande attention à leur évolution".

Jusqu'à présent, le gouvernement japonais préférait maintenir le yen à un niveau faible. Cette politique favorisait - et favorise toujours - les exportations, une composante importante de la croissance nippone. Au premier trimestre 2007, elles ont contribué à hauteur de 0,9 point aux 3,3 % de progression du produit intérieur brut (PIB).

Les remarques de M. Omi laissent penser que le Japon commence à se soucier de la dépréciation de sa monnaie. Elles interviennent alors qu'à la mi-juin une réunion de hauts responsables du ministère des finances s'est conclue sur le constat qu'"une nouvelle baisse du yen n'était pas souhaitable".

Le yen faible commence en effet à avoir des effets négatifs sur l'activité dans l'Archipel. Les petites et moyennes entreprises souffrent d'une hausse progressive des prix des matières premières, notamment du pétrole payé en dollar.

RECUL DE L'ÉCONOMIE NATIONALE

Des observateurs, comme l'ancien vice-ministre des finances Gyoten Toyoo, qui avait participé aux négociations monétaires à l'Hotel Plaza de New York en 1985, considèrent que l'actuelle valeur du yen reflète un recul de l'économie nationale à l'échelle mondiale. Cité par le quotidien Nihon Keizai, un haut responsable de la BoJ estime que "les entreprises japonaises, bénéficiant d'un environnement très favorable avec des taux bas, pourraient perdre leur capacité à s'imposer à l'international".

En outre, la situation actuelle, qui voit les investisseurs étrangers emprunter en yens des sommes qu'ils placent sur des marchés à taux élevés, ne favorise pas la transformation de Tokyo en "pôle financier global", ce que souhaite le ministre des services financiers, Yuji Yamamoto.

La plupart des analystes considèrent toutefois que le silence des Etats-Unis à propos du yen - Washington n'étant préoccupé que par la sous-évaluation du yuan - ne favorise pas un redressement durable de la devise nippone. Pour eux, la fin des taux bas est indispensable.

Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 14.07.07.

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