La démission du ministre de la défense fragilise encore plus le gouvernement Abe
LE MONDE | 04.07.07 | 16h20 • Mis à jour le 04.07.07 | 16h21
TOKYO CORRESPONDANCE
Sous pression après ses remarques sur les bombardements atomiques de 1945, le ministre japonais de la défense a décidé de quitter son poste. Mardi 3 juillet, à moins d'un mois d'importantes élections sénatoriales, Fumio Kyuma a présenté sa démission au premier ministre Shinzo Abe, qui l'a acceptée. Il a été remplacé par Yuriko Koike, conseillère spéciale du chef de gouvernement sur la sécurité nationale.
Le départ de M. Kyuma est intervenu trois jours après ses déclarations sur les attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki. Samedi 30 juin, il avait déclaré qu'elles "ne pouvaient être évitées".
Ces propos avaient suscité une vague d'indignation des associations de victimes et de la classe politique dans son ensemble. Shinzo Abe lui-même était intervenu, reprochant à son ministre d'avoir inutilement provoqué un grave malentendu dans la population. Les excuses de M. Kyuma et l'adresse du premier ministre devaient mettre un terme à l'affaire. Mais la persistance des critiques et des pressions, notamment de la part du parti Komei, semble avoir décidé le ministre de la défense à présenter sa démission et convaincu M. Abe de l'accepter.
ELECTIONS SÉNATORIALES LE 29 JUILLET
Le parti Komei, vitrine politique de la secte bouddhiste Soka Gakkai, est le partenaire du Parti libéral démocrate (PLD) au sein de la coalition au pouvoir. Les deux formations sont en campagne pour les élections sénatoriales du 29 juillet. Le gouvernement Abe, qui souffre d'une cote de popularité très basse - autour de 30 %, selon les dernières enquêtes -, compte sur les capacités de mobilisation des militants de la Soka Gakkai pour éviter une déroute.
Mardi, Toshiko Hamayotsu, haut responsable du parti Komei, a demandé le départ volontaire du ministre de la défense. La Soka Gakkai, elle, signalait que ses membres pourraient ne pas se mobiliser pour les élections si M. Kyuma restait en poste. Le même jour, l'assemblée préfectorale de Nagasaki, ville natale et fief électoral de M. Kyuma, a adopté une résolution soulignant le caractère inacceptable des propos du ministre. A Tokyo, les partis de l'opposition menaçaient de déposer, à la Chambre basse, un texte appelant à sa démission.
Depuis son entrée en fonctions en septembre 2006, le gouvernement doit faire face à de multiples affaires, l'une des plus récentes ayant été le suicide, le 28 mai, du ministre de l'agriculture, Toshikatsu Matsuoka. Fumio Kyuma s'est lui aussi distingué en critiquant l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, une opération pourtant appuyée par Tokyo.
Pour redorer l'image du cabinet, Shinzo Abe a choisi, mi-juin, de prolonger la session parlementaire et de faire adopter des textes populaires. La nomination de Yuriko Koike est une nouvelle tentative de restaurer son crédit. Ministre de l'ancien chef de gouvernement Junichiro Koizumi, elle est, à 54 ans, la première femme à accéder à la tête de l'administration de la défense. Elle a promis de "s'assurer que le Japon continuera à jouer un rôle leader pour mener le monde au désarmement nucléaire".
Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 05.07.07.
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