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2007年7月31日火曜日

Le premier ministre japonais, M. Abe, désavoué par les urnes

Le premier ministre japonais, M. Abe, désavoué par les urnes
LE MONDE | 30.07.07 | 15h15 • Mis à jour le 30.07.07 | 15h15
TOKYO CORRESPONDANT


AP/DAVID GUTTENFELDER
Au siège du Parti libéral-démocrate, dimanche à Tokyo, le premier ministre Shinzo Abe suit l'annonce des résultats donnant la défaite de son parti aux élections sénatoriales. C'était son baptême du feu électoral depuis son accession au pouvoir.

Le premier ministre, Shinzo Abe, a eu beau annoncer ne pas avoir l'intention de démissionner en dépit de la défaite cuisante de son parti aux élections sénatoriales du dimanche 29 juillet, une période de turbulences politiques s'ouvre pour le Japon. "Recomposition politique ou désordre ?", s'interroge le quotidien des milieux d'affaires Nihon Keizai.

Attendue, la défaite du Parti libéral-démocrate (PLD) est sévère : "La pire essuyée par le parti conservateur depuis sa création en 1955", estime le politologue Gerry Curtis, de Columbia University. Sur les 121 sièges en lice pour le renouvellement de la moitié du Sénat, le PLD n'en a obtenu que 37 (sur les 64 qu'il détenait avant le scrutin). Son allié dans la coalition gouvernementale, le Nouveau Komei, n'obtient, lui, que 9 élus (sur 12 précédemment).

En revanche, le Parti démocrate du Japon (PDJ), première formation d'opposition, a remporté 60 sièges, plus qu'il n'avait espéré. Avec au total 109 sièges, il s'affirme comme le premier parti à la Chambre haute pour les trois prochaines années.

C'est la première fois que le PLD perd le contrôle d'une instance qualifiée au Japon de "chambre du bon sens", en raison de son approche plus posée et moins sensible aux mouvements d'opinion que la Chambre basse. Non seulement le PLD ne domine plus la Chambre haute, mais il va en perdre la présidence, ouvrant la voie à de sérieuses perturbations dans le processus législatif.

M. Abe sort affaibli d'une élection qui était aussi son baptême du feu électoral depuis son accession au pouvoir il y a dix mois. Il assume "avec humilité la responsabilité de cette défaite", a-t-il déclaré, mais estime que c'est aussi "sa responsabilité de poursuivre la reconstruction du pays qui vient de commencer". Pour tenir compte de ce vote sanction, M. Abe devrait procéder rapidement à un remaniement ministériel. Il est peu probable que l'opposition démocrate s'en contente, en faisant valoir que le premier ministre ne respecte pas la volonté populaire qui l'a désavoué. M. Abe a écarté l'hypothèse d'une dissolution de la Chambre basse.

En dépit de précédents - le retrait du premier ministre Ryutaro Hashimoto en 1998 -, la défaite du PLD à des élections sénatoriales ne conduit pas automatiquement à la démission du premier ministre. Le parti gouvernemental détient une écrasante majorité à la Chambre basse. En outre, il n'a pas de remplaçant pour succéder à M. Abe. Avant même le verdict des électeurs, la direction du PLD estimait que son remplacement accentuerait la confusion. Elle cherche aujourd'hui à justifier son maintien au pouvoir en faisant valoir que le vote négatif des électeurs a été motivé par des problèmes tels que le fiasco de la gestion des retraites dont il n'est pas responsable.

Avec le parti gouvernemental a été sanctionné son allié centriste, le Nouveau Komei. Un recul d'autant plus surprenant dans son cas que cette formation est soutenue par la puissante secte bouddhique Soka Gakkai qui lui assure un électorat captif. Cette fois, elle semble avoir été moins fidèle que dans le passé.

Cette double défaite est révélatrice. Le vote du 29 juillet fait figure de "coup de semonce". Il attire l'attention sur les inquiétudes d'une société prospère en surface, dont la machine productive est repartie mais qui, en profondeur, souffre de disparités régionales et d'inégalités croissantes. Brandissant l'étendard des réformes, le prédécesseur de M. Abe, le populiste Junichiro Koizumi, avait fait espérer certaines améliorations. Le "soufflé Koizumi" est retombé et M. Abe, loin de sembler s'attaquer aux maux - hérités ou non de la politique réformiste de son prédécesseur - a paru avoir d'autres priorités, comme la renaissance de l'identité nationale et la révision constitutionnelle. Les électeurs viennent de lui rappeler leurs propres priorités.

Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 31.07.07.

 

2007年7月30日月曜日

Japon : Shinzo Abe perd la majorité au Sénat mais refuse de démissionner

Japon : Shinzo Abe perd la majorité au Sénat mais refuse de démissionner
LEMONDE.FR Avec AFP et Reuters | 29.07.07 | 13h27 • Mis à jour le 29.07.07 | 16h20

REUTERS/ISSEI KATO
Shinzo Abe, le 29 juillet 2007.

AP/Junji Kurokawa
Dépouillement de bulletins de vote à Tokyo, le 29 juillet 2007.

Le premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe a exclu de démissionner malgré la défaite cinglante de sa coalition aux élections sénatoriales, dimanche 29 juillet. "La construction du pays a juste commencé. Je voudrais poursuivre ma tche et lancer les réformes en tant que premier ministre", a-t-il déclaré en conférence de presse


Le chef du gouvernement avait déjà affirmé avant le scrutin qu'il ne partirait pas, quelle que soit l'ampleur de la défaite. "Le premier ministre n'a aucunement l'intention de démissionner quel que soit le résultat", indiquait dès dimanche soir une source anonyme proche de M. Abe citée par la chaîne privée TBS.

Selon les sondages sorties des urnes, la coalition du premier ministre conservateur japonais Shinzo Abe essuye une défaite très lourde lors des élections du 29 juillet, et devrait perdre sa majorité à la Chambre haute. Le Parti libéral-démocrate (PLD) de M. Abe et son allié, le petit parti bouddhiste Nouveau Komeito, devaient conserver au moins 64 sièges, pour conserver la majorité au Sénat. Selon les différents sondages, ils obiendraient entre 34 et 55 sièges, sur les 121 en jeu.

"CINGLANT"

"C'est le verdict électoral le plus cinglant auquel il ne m'ait jamais été donné d'assister", a reconnu le secrétaire général adjoint du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir, Terunobu Ishihara.

En théorie, M. Abe peut continuer à gouverner même s'il perd le contrôle du Sénat car son parti jouit - depuis 2005 et jusqu'en 2009 - d'une majorité écrasante à la Chambre des députés, la plus importante. Mais tout le travail législatif sera entravé par l'opposition majoritaire au Sénat, ce qui entraînera tôt ou tard un blocage politique.
Ce scrutin est le premier depuis que Shinzo Abe est arrivé au pouvoir, il y a dix mois, sur la promesse de renforcer la sécurité, de réviser la Constitution pacifiste et d'encourager la croissance économique. Mais les scandales se sont succédés : à des affaires de corruption s'est ajoutée la révélation du fiasco des assurances sociales. Quelque 50 millions de dossiers de cotisants sont devenus inutilisables, et de nombreuses personnes âgées se sont vu refuser toute pension.

 

Les Japonais, préoccupés par le vieillissement et les retraites, renouvellent la moitié du Sénat

Les Japonais, préoccupés par le vieillissement et les retraites, renouvellent la moitié du Sénat
LE MONDE | 28.07.07 | 14h27 • Mis à jour le 29.07.07 | 11h36
TOKYO CORRESPONDANT



AP/David Guttenfelder
Le premier ministre Shinzo Abe au dernier jour de la campagne électorale en vue des sénatoriales au japon, le 28 juillet 2007.

Dans la rue, le candidat juché sur le toit de son minibus agite ses mains dans un geste amical, haranguant au porte-voix des badauds indifférents. Il répète son nom et demande, cassé en deux, les suffrages des habitants du quartier populaire de Kita, au nord de Tokyo. A l'intérieur du bureau des assurances sociales, un salarié a d'autres soucis. Il n'a même pas fait attention à quel parti appartenait le candidat, dit-il.


Ce qui le préoccupe, c'est le versement de sa retraite. Il n'est pas le seul : 50 millions de Japonais sont dans le même cas. Cafouillage informatique, négligence, détournement ? Quelle que soit la cause, les dossiers ont été mal gérés ou perdus et les cotisations égarées. Une confusion qui compromet le versement des allocations.

Préoccupés par le vieillissement rapide de la population, les deux tiers des électeurs pensent que la question des retraites est la plus importante des élections du 29 juillet dans lesquelles sont en jeu la moitié des 242 sièges de la Chambre haute. Le fiasco de la gestion des assurances sociales conjugué à l'impopularité du premier ministre Shinzo Abe a affaibli le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir, qui risque d'essuyer une sévère défaite.

Les sondages sont unanimes à donner perdante la coalition gouvernementale formée du PLD, majoritaire, et du parti centriste Nouveau Komei. En prévision de cette défaite, l'entourage de M. Abe a d'ores et déjà annoncé que "cette élection n'a rien à voir avec la désignation du chef du gouvernement" et que celui-ci ne démissionnera pas quelle que soit l'issue du scrutin.

Le PLD dispose, certes, d'une majorité confortable à la Chambre basse et il n'y a pas de successeur avec une assise assez solide au sein de la majorité pour remplacer M. Abe. Enfin, ce dernier semble déterminé à rester au pouvoir. Une défaite trop marquée n'en serait pas moins un désaveu cuisant, rendant plus difficile au PLD de faire passer les lois au Sénat.

En dix mois, le premier ministre (52 ans) a vu son taux de popularité dégringoler à moins de 30 % : une suite de faux pas et de scandales impliquant des membres de son cabinet a donné l'impression de confusion et d'indécision. Et les sénatoriales, dramatisées par les médias, ont pris un tour de vote de confiance. M. Abe a, en outre, mis en avant des thèmes (réforme constitutionnelle, enseignement du patriotisme à l'école), chers à la droite, mais qui achoppent sur les attentes de la majorité des électeurs, plus préoccupée par les problèmes quotidiens et des disparités sociales grandissantes. Si les plus âgés s'inquiètent de leur retraite, les jeunes sont insatisfaits de l'évolution du marché du travail. Près de 3 millions, âgés de 18 à 35 ans, sont rejetés dans une précarité permanente en dépit de la reprise économique.

Le côté "désuet" des campagnes électorales à la japonaise avec leur surenchère de décibels de la part de candidats au discours axé sur la proximité plus que sur un programme ne retient guère l'attention de la jeune génération. D'autant moins que la campagne "online" n'est pas autorisée. Résistance des "routiers" de la politique qui ont peur d'être encore plus l'objet de révélations sur leur conduite ? Les demandes répétées de l'opposition de permettre des campagnes sur Internet ont toujours été rejetées.

Les libéraux-démocrates traversent une mauvaise passe : ils régressent même en campagne, autrefois leur "fief". Vieillissantes, les zones rurales se sentent délaissées par le parti conservateur. Quant à l'électorat flottant des villes, indécis, il semble basculer du côté de l'opposition, - sans enthousiasme, car le chef du Parti démocrate, Ichiro Ozawa, vétéran de la politique, n'est pas plus populaire que Shinzo Abe.

Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 29.07.07.

 

Fujimori perd les élections...japonaises

Fujimori perd les élections...japonaises
LEMONDE.FR avec AFP | 29.07.07 | 20h35 • Mis à jour le 29.07.07 | 20h35



AP/Itsuo Inouye
Satomi Kataoka, la femme d'Alberto Fujimori a fait campagne pour son mari, le 18 juillet.Alberto Fujimori a échoué à obtenir un siège de sénateur lors des élections de dimanche au Japon, selon les estimations quasi définitives des résultats.


Le Nouveau parti du peuple (NPP), la petite formation qui soutenait la candidature de Fujimori, n'a obtenu que deux sièges. L'ancien président péruvien aurait obtenu à peine 6 000 voix, selon une projection de la chaîne de télévision publique NHK portant sur 118 des 121 sièges mis en jeu lors des élections.


PREMIÈRE MONDIALE

C'est la première fois dans le monde qu'un ancien chef d'Etat se présentait à des élections nationales d'un autre pays.

Fils de Japonais établis au Pérou lors de la grande vague d'immigration nippone en Amérique Latine des années 1930, celui qui fut l'homme fort de Lima jouit de la double nationalité péruvienne et japonaise.

Assigné à résidence à Santiago en attendant un arrêt de la Cour suprême chilienne sur la demande d'extradition formulée contre lui par le Pérou, il a dû mener sa campagne nippone à distance, par vidéo et via internet.
En novembre 2005, cinq mois avant les élections présidentielles au Pérou auxquelles il espérait participer, il s'est rendu par surprise au Chili, où il a été arrêté. Les tribunaux péruviens veulent qu'il réponde de corruption et de violations des droits de l'homme.

 

2007年7月23日月曜日

Le séisme coûtera plus d'un milliard d'euros à Tepco

Le séisme coûtera plus d'un milliard d'euros à Tepco
LE MONDE | 23.07.07 | 14h29 • Mis à jour le 23.07.07 | 14h29


REUTERS/KYODO
En bleu de travail, le président de Tokyo Electric Power (au centre) présente ses excuses au maire de Kashiwazaki-Kariwa (à gauche), le 18 juillet 2007, deux jours après qu'un séisme a endommagé une centrale nucléaire dans sa ville.

Le tremblement de terre qui a frappé le Japon le 16 juillet pourrait coûter cher à Tokyo Electric Power (Tepco), la compagnie d'électricité qui exploite la centrale nucléaire de Kashiwasaki-Kariwa, fermée depuis la catastrophe. Si Tepco se refuse à avancer le moindre chiffre avant la fin du mois de juillet, le quotidien japonais Nikkei évoquait, dimanche 22 juillet, un coût total d'au moins 200 milliards de yens (1,2 milliard d'euros).


En cause, la difficulté pour la centrale de reprendre son activité avant mars 2008, le temps de renforcer ses capacités antisismiques. Et de faire l'objet d'une inspection de la part de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le gouvernement de Tokyo a en effet accepté dimanche la demande de l'AIEA, en vertu d'un principe de transparence, et pour rassurer la population sur d'éventuelles fuites radioactives.

La centrale, la plus grande du monde, produit à elle seule la moitié de la production nucléaire du pays et fournit presque exclusivement l'alimentation de Tokyo, dont les besoins grimpent avec les températures d'été.

Pour compenser cette perte, le président de Tepco, Tsunehisa Katsumata, a déjà annoncé la mise en place de plusieurs mesures : l'augmentation de la production d'autres centrales, l'utilisation d'énergies alternatives (charbon et gaz) et le rachat d'électricité à d'autres entreprises. Les Japonais devraient aussi être appelés à réduire leur consommation.

Ces mesures d'urgence seront-elles à même de rassurer les marchés nippons : pas sûr. Car Tepco, qui avait déjà vu sa valeur boursière chuter de 13 % la semaine dernière, se trouve également fragilisée par la hausse du prix du pétrole. La compagnie pourrait ainsi voir ses profits réduits de 60 milliards de yens cette année, si le prix du baril ne descend pas.
Audrey Steeves
Article paru dans l'édition du 24.07.07.

 

L'AIEA obtient le droit d'inspecter la centrale nucléaire japonaise endommagée par le séisme

L'AIEA obtient le droit d'inspecter la centrale nucléaire japonaise endommagée par le séisme
LEMONDE.FR avec AFP | 22.07.07 | 20h18 • Mis à jour le 22.07.07 | 21h28


AFP/AFP
Un homme devant un escalier de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, le 21 juillet 2007.

Tokyo a accepté le principe d'une inspection de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, endommagée par le récent séisme dans le centre du Japon, a rapporté, dimanche 22 juin, l'agence de presse Kyodo.

Citant des sources gouvernementales, l'agence affirme que le ministère de l'industrie a donné son accord à l'AIEA pour une inspection de l'usine nucléaire, la plus grande du monde. Après le tremblement de terre du 16 juillet, qui a provoqué de légères fuites radioactives et un incendie dans un transformateur, l'AIEA avait appelé à "une enquête approfondie sur l'impact du séisme sur cette centrale" et réclamé de la "transparence".
"Nous sommes très occupés avec les installations, l'administration et les systèmes", a déclaré, dimanche, le gouverneur de la préfecture de Niigata, Hirohiko Izumida. "Afin de divulguer des informations exactes, je pense qu'il serait bon de demander à une organisation internationale de vérifier la situation", a-t-il plaidé


Une note de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), chargé des expertises sur le nucléaire en France, faisait état, jeudi, de 67 anomalies sur le site de la centrale après le séisme.

 

67 anomalies recensées sur la centrale nucléaire touchée par le séisme au Japon

67 anomalies recensées sur la centrale nucléaire touchée par le séisme au Japon
LEMONDE.FR avec AFP | 20.07.07 | 20h40 • Mis à jour le 20.07.07 | 20h40


AFP/Jeremy Sutton
Des experts de Greenpeace mesurent le taux de radiation près de la centrale de Kashiwazaki-Kariwa, le 20 juillet.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), chargé des expertises sur le nucléaire en France, a recensé pas moins de 67 anomalies sur la centrale nucléaire japonaise de Kashiwazaki-Kariwa à la suite du tremblement de terre du 16 juillet, selon une note d'information rendue publique, vendredi 20 juillet.


Si l'institut français note qu'"à ce stade des investigations, il ne semble pas y avoir d'anomalie de nature à mettre en cause le maintien à l'état sûr des installations", il prévient néanmoins que "les contrôles, les réparations et les études nécessaires avant redémarrage dureront certainement plusieurs mois". "Des investigations vont être effectuées pour reconnaître plus précisément la localisation de la faille à l'origine du séisme", ajoute la note.

A la suite du tremblement de terre, dont l'épicentre se situait à une dizaine de kilomètres de la centrale, un incendie s'était déclaré sur un transformateur électrique à l'extérieur d'un réacteur. "Il s'agit du premier cas connu d'incendie dans une centrale nucléaire résultant d'un tremblement de terre", précise l'IRSN, estimant que celui-ci, qui n'a été maîtrisé que deux heures après son départ, est probablement le résultat"d'un affaissement du sol au niveau d'un pylône soutenant des câbles électriques, ce qui aurait entraîné un court-circuit et l'inflammation d'huile par les étincelles produites".

La centrale, qui n'était pas conçue pour résister a un séisme d'une telle magnitude, pourrait être fermée pendant au moins un an par les autorités japonaise, selon le quotidien économique Nikkei.

 

2007年7月18日水曜日

A Tokyo, la chasse au trésor dans les toilettes publiques

A Tokyo, la chasse au trésor dans les toilettes publiques
LE MONDE | 16.07.07 | 16h14 • Mis à jour le 16.07.07 | 16h14
TOKYO CORRESPONDANT

Nombreuses et généralement d'une propreté enviable, les toilettes publiques japonaises attirent ces jours-ci des usagers plus curieux que vraiment désireux de les utiliser. Depuis quelques semaines, et à un rythme accéléré ces derniers jours, on peut inopinément tomber en ces lieux sur des enveloppes contenant des liasses de billets de banque.

Dans une cinquantaine de toilettes publiques destinées aux hommes dans les administrations, mais aussi dans un aéroport et même dans un cimetière, à Tokyo et dans dix-neuf départements à travers l'Archipel, on a trouvé ainsi plus de 4 millions de yens (24 000 euros).

Les enveloppes découvertes ces derniers jours à Miyazaki (sud) et Sapporo (nord) contenaient des sommes rondelettes allant de 100 000 à 270 000 yens en coupures de 10 000 yens. Dans d'autres cas, il s'agit de montants plus modestes.

L'honnêteté prévalant au Japon, ces enveloppes et leur contenu ont été remis à la police. Personne n'est venu les réclamer... Passés six mois, ils seront restitués à celui qui les a trouvés. Peut-être certains les ont-ils empochés - ce qui signifierait qu'encore plus de billets ont été semés.

Sur les enveloppes est écrit un mot ancien et solennel : "En expression de gratitude". Elles contiennent, outre les billets, un message calligraphié au pinceau sur du papier japonais. D'inspiration bouddhique, les messages enjoignent celui qui les découvre à faire une "bonne action". "Cher visiteur d'aujourd'hui, sachez faire fructifier cet argent. Ayez un coeur généreux", exhorte l'anonyme donateur. Le message se termine par le terme bouddhique gassho (joindre les mains en signe de prière).

Les médias se perdent en conjecture sur l'identité de ce mystérieux bienfaiteur. Les graphologues pensent qu'il s'agit d'un homme sans doute âgé en raison d'une écriture un peu tremblée. On note aussi des mots inusuels et parfois des expressions incorrectes. En tout cas, cette personne se déplace beaucoup (ou bien il y en a plusieurs...) puisque l'on a découvert ces enveloppes aux quatre coins du pays.

Des enveloppes égarées contenant de l'argent ne sont pas exceptionnelles au Japon où beaucoup de règlements s'effectuent en liquide. Ce fut le cas pour une vingtaine de millions de yens en 2002, remis au bureau des objets perdus. Les enveloppes à billets des toilettes publiques, elles, se veulent comme une "offrande". Ce surprenant acte de bienfaisance suscite plus d'intérêt médiatique qu'un simple don à une institution. Si tel est le but du mystérieux prodigue, il a réussi. Reste à connaître sa motivation.

Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 17.07.07.

Japon : le scrutin du 29 juillet s'annonce difficile pour Shinzo Abe

Japon : le scrutin du 29 juillet s'annonce difficile pour Shinzo Abe
LE MONDE | 17.07.07 | 15h03 • Mis à jour le 17.07.07 | 15h03
TOKYO CORRESPONDANT

Bien que seulement la moitié des 242 sièges de la Chambre haute, dont les membres disposent de moins de pouvoir que les députés, soit en jeu, les élections sénatoriales du 29 juillet au Japon ont pris la forme d'un vote de confiance pour le cabinet de Shinzo Abe. En chute dans les sondages (avec un taux de popularité de 30 %) après dix mois de pouvoir, le plus jeune premier ministre du Japon (52 ans) risque de sortir fragilisé d'un scrutin qui pourrait entamer la majorité gouvernementale.

Contrairement à une défaite à la Chambre basse, où le Parti libéral-démocrate (PLD) détient une majorité confortable, un revers lors de ce scrutin n'entraînerait pas automatiquement la chute du cabinet. Mais une défaite trop cuisante du PLD et de son allié dans la coalition (le parti centriste Komei), accentuerait les pressions pour le départ de M. Abe ou, à tout le moins, affaiblirait considérablement celui-ci en entraînant un vraisemblable réalignement des partis.

A l'ouverture de la campagne, le 12 juillet, les sondages étaient défavorables à la coalition gouvernementale, qui ne détient qu'une faible majorité à la Chambre haute. Par le passé, deux premiers ministres ont été obligés de quitter le pouvoir à la suite d'une défaite aux élections sénatoriales, dont Ryutaro Hashimoto en 1998.

C'est sur la défensive que Shinzo Abe a ouvert la campagne, quémandant le soutien des électeurs : "Il est crucial que vous me donniez les moyens de poursuivre les réformes. Je vous en prie, confiez-moi votre force. Je ne peux me permettre de perdre." Une dramatisation que joue également l'opposition, qui martèle qu'il s'agit d'un "vote crucial pour l'avenir de la démocratie".

Ichiro Ozawa, président du Parti démocrate (PD), principale formation d'opposition, a annoncé qu'il se retirerait si le PLD l'emportait. "C'est la dernière chance de mettre le peuple en première ligne", a déclaré ce vétéran de la politique qui, en 1993, avait réussi à mener une fronde au sein du PLD qui avait conduit à son éviction temporaire du pouvoir.

L'ambition de M. Ozawa est de faire émerger au Japon une force d'alternance après plus d'un demi-siècle de monopole du pouvoir par le PLD, à l'exception de cette courte parenthèse. "Ce vote doit être une motion de censure", a déclaré la présidente du Parti social-démocrate (PSD), Mizuho Fukushima, stigmatisant l'ambition de M. Abe de réviser la Constitution pacifiste.

Les partis de gauche mettent surtout en avant les disparités et injustices sociales grandissantes. Les jeunes contraints à la précarité et la population vieillissante des campagnes en sont les premières victimes. Les zones rurales se détournent du parti conservateur dont elles estiment qu'il ne défend plus leurs intérêts.

CANDIDATURES INATTENDUES

L'opposition joue sur l'impopularité de M. Abe, éclaboussé par une série de scandales qui s'est traduite par une "hécatombe" dans son cabinet - deux démissions et un suicide pour une affaire de corruption - perçue comme un symptôme de son incapacité à gouverner. Un nouveau scandale, dans lequel est impliqué le ministre de l'agriculture, a un peu plus enfoncé le gouvernement, à la veille de l'ouverture de la campagne.

L'opposition capitalise sur le fiasco dans la gestion du système des retraites publiques auquel est sensible l'opinion : les centres de Sécurité sociale sont accusés d'avoir égaré ou identifié de manière erronée 50 millions de dossiers et beaucoup craignent de recevoir des allocations ne correspondant pas à leurs cotisations.

La campagne est pimentée par des candidatures inattendues, comme celle de l'ex-président du Pérou, Alberto Fujimori. Bénéficiant de la double nationalité, ce dernier, assigné à résidence au Chili, a lancé sa campagne par une vidéo sous la bannière du minuscule Nouveau parti du peuple (NPP). La petite fille du général Tojo, pendu en 1948 pour crimes de guerre, se présente également. Candidate indépendante, Mme Yuko Tojo (67 ans) entend défendre la mémoire de son grand-père et des anciens combattants.

Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 18.07.07.

Bénigne fuite radioactive dans une centrale japonaise

Bénigne fuite radioactive dans une centrale japonaise
LE MONDE | 17.07.07 | 15h29 • Mis à jour le 17.07.07 | 15h29
TOKYO (JAPON) CORRESPONDANT



REUTERS/HO
Le premier séisme a provoqué un incendie et une légère fuite radioactive dans la grande centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, au nord-ouest de Tokyo.

Quatre cents maisons effondrées, des routes crevassées, des éboulements de terrain, des wagons de chemin de fer renversés... L'un des plus violents séismes de ces dernières années (d'une magnitude de 6,8 sur l'échelle de Richter), qui a frappé, lundi 16 juillet, la région de Kashiwazaki dans le département de Niigata, a fait neuf morts et un millier de blessés. Plus de dix mille personnes ont été évacuées. La secousse ressentie jusqu'à Tokyo, à 250 km au sud de Niigata, a été suivie de plusieurs dizaines de répliques dont certaines très fortes.

Si les dégâts sont importants, la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, située dans la région la plus durement touchée, n'a pas été endommagée. Un début d'incendie, rapidement maîtrisé, s'est produit dans un transformateur électrique et une fuite d'eau radioactive a été détectée mais "elle est bien en deçà du niveau qui pourrait affecter l'environnement", a déclaré le porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco), propriétaire de la centrale. Avec ses sept réacteurs d'une capacité totale de 8 212 mégawatts, qui en font une des plus puissantes du monde, elle fournit Tokyo en électricité.

Les 55 centrales nucléaires japonaises, qui répondent à 35 % des besoins en électricité de l'archipel, obéissent à des normes de sécurité très strictes.

Construites sur des socles rocheux afin de minimiser les secousses fréquentes dans un pays victime chaque année de 20 % des tremblements de terre à travers le monde, elles sont équipées de capteurs sismiques qui signalent la moindre secousse et stoppent automatiquement le système. C'est ce qui s'est produit à celle de Kashiwazaki-Kariwa, qui demeure pour l'instant à l'arrêt. Les centrales devraient pouvoir résister à des séismes de magnitude de 7,7 sur l'échelle de Richter.

Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 18.07.07.

2007年7月14日土曜日

La faiblesse du yen commence à faire débat au Japon

La faiblesse du yen commence à faire débat au Japon
LE MONDE | 13.07.07 | 14h04 • Mis à jour le 13.07.07 | 14h04
TOKYO CORRESPONDANCE

Si en Europe la vigueur de l'euro est un sujet de préoccupation, au Japon, c'est la faiblesse du yen qui fait débat. La devise nippone a atteint son niveau le plus bas face à l'euro jeudi 12 juillet, la monnaie européenne grimpant jusqu'à 168,83 yens.

La tendance est alimentée par l'écart de taux d'intérêt entre le Japon d'un côté la zone euro et les Etats-Unis de l'autre. Les rendements sont très bas dans l'Archipel, ce qui dissuade les gestionnaires internationaux d'y placer des capitaux appelés à rester stériles. Et rien ne semble indiquer une modification rapide de cet environnement monétaire. La Banque du Japon (BoJ) a décidé, jeudi, de maintenir son taux directeur inchangé à 0,5 %, et une possible hausse est envisagée au plus tôt pour le mois d'août, après les élections sénatoriales du 29 juillet.


La faiblesse persistante du yen, qui s'est accélérée depuis le début de l'année, inquiète les partenaires commerciaux du Japon, l'Union européenne particulièrement. Elle a été évoquée à plusieurs reprises, notamment lors des réunions du G7 de février à Essen et d'avril à Washington. Dans un rapport rendu public le 24 juin par la Banque des règlements internationaux, l'établissement juge "anormale" la tendance actuelle à la dépréciation du yen. Cette publication a incité les responsables de l'Archipel à réagir. Le 26 juin, le ministre des finances, Koji Omi, a répété que "les taux de change devaient refléter les fondamentaux de l'économie". Il a cependant ajouté qu'il allait "faire preuve d'une plus grande attention à leur évolution".

Jusqu'à présent, le gouvernement japonais préférait maintenir le yen à un niveau faible. Cette politique favorisait - et favorise toujours - les exportations, une composante importante de la croissance nippone. Au premier trimestre 2007, elles ont contribué à hauteur de 0,9 point aux 3,3 % de progression du produit intérieur brut (PIB).

Les remarques de M. Omi laissent penser que le Japon commence à se soucier de la dépréciation de sa monnaie. Elles interviennent alors qu'à la mi-juin une réunion de hauts responsables du ministère des finances s'est conclue sur le constat qu'"une nouvelle baisse du yen n'était pas souhaitable".

Le yen faible commence en effet à avoir des effets négatifs sur l'activité dans l'Archipel. Les petites et moyennes entreprises souffrent d'une hausse progressive des prix des matières premières, notamment du pétrole payé en dollar.

RECUL DE L'ÉCONOMIE NATIONALE

Des observateurs, comme l'ancien vice-ministre des finances Gyoten Toyoo, qui avait participé aux négociations monétaires à l'Hotel Plaza de New York en 1985, considèrent que l'actuelle valeur du yen reflète un recul de l'économie nationale à l'échelle mondiale. Cité par le quotidien Nihon Keizai, un haut responsable de la BoJ estime que "les entreprises japonaises, bénéficiant d'un environnement très favorable avec des taux bas, pourraient perdre leur capacité à s'imposer à l'international".

En outre, la situation actuelle, qui voit les investisseurs étrangers emprunter en yens des sommes qu'ils placent sur des marchés à taux élevés, ne favorise pas la transformation de Tokyo en "pôle financier global", ce que souhaite le ministre des services financiers, Yuji Yamamoto.

La plupart des analystes considèrent toutefois que le silence des Etats-Unis à propos du yen - Washington n'étant préoccupé que par la sous-évaluation du yuan - ne favorise pas un redressement durable de la devise nippone. Pour eux, la fin des taux bas est indispensable.

Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 14.07.07.

2007年7月12日木曜日

Au Japon, les fonds d'investissement étrangers ne sont pas bienvenus

Au Japon, les fonds d'investissement étrangers ne sont pas bienvenus
LE MONDE | 11.07.07 | 14h13 • Mis à jour le 11.07.07 | 14h13
TOKYO CORRESPONDANCE

Au Japon, la polémique autour du nationalisme économique bat son plein. Mardi 10 juillet, le ministre chargé des services financiers, Yuji Yamamoto, s'est efforcé de rassurer les investisseurs étrangers au lendemain de l'échec cinglant du raid lancé par le fonds d'investissement américain Steel Partners sur le fabricant nippon de condiments Bulldog Sauce. Il est "impossible que la défaite d'un fonds étranger dans un cas juridique précis dissuade les investisseurs venus d'ailleurs de s'impliquer sur les marchés japonais", a expliqué M. Yamamoto.

Lundi, la cour d'appel de Tokyo avait débouté Steel Partners des plaintes qu'il avait déposées contre Bulldog Sauce, à qui il reprochait d'avoir décidé des mesures défensives illégales contre sa tentative de prise de contrôle hostile. Confirmant une décision du 28 juin, le tribunal a précisé que le fonds "avait montré que son principal objectif était d'empocher des profits par des transactions financières et, éventuellement, par la cession des actifs de la société". Qualifiant Steel Partners d'"acquéreur abusif", la cour d'appel de Tokyo a rappelé que "le profit est généré par des activités économiques impliquant, entre autres, les salariés et les consommateurs".

Mardi, Steel Partners a annoncé avoir fait appel devant la Cour suprême du Japon. Dans un communiqué, Warren Lichtenstein, le gérant du fonds, a rejeté la formule d'"acquéreur abusif" et signalé que le comportement de Steel Partners, présent depuis 2002 dans le capital de Bulldog, montrait qu'il était "un actionnaire engagé sur le long terme, dont les intérêts étaient les mêmes que ceux de l'entreprise".

"DÉFENDRE UNE HISTOIRE DE 105 ANS"

Le recours devant la Cour suprême ne devrait pas enrayer l'échec quasiment certain de l'offre hostile. Les bons de souscription distribués par Bulldog Sauce à tous les actionnaires, sauf Steel Partners, qui doit toucher en contrepartie 2,3 milliards de yens (13,6 millions d'euros), ont pris effet mercredi 11 juillet.

Selon le principe de la "pilule empoisonnée" - utilisée pour la première fois par une entreprise japonaise -, ces bons de souscription doivent permettre de diluer la part détenue par le fonds dans le capital du fabricant de condiments. Aujourd'hui à 10,15 %, elle devrait baisser à 3 % environ.

Steel Partners avait lancé le 16 mai son offre d'achat de la totalité des titres Bulldog Sauce, une société créée en 1902 dont les ventes ont progressé de 14 %, à 16,76 milliards de yens (99 millions d'euros) et les bénéfices avant impôts de 20 % à 970 millions de yens au cours de l'exercice 2006 (achevé en mars 2007). Le montant de l'investissement du fonds devait atteindre 27 milliards de yens.

Le 7 juin, Bulldog Sauce avait annoncé son intention de résister par tous les moyens à cette offensive. Shoko Ikeda, dirigeante du groupe, disait vouloir "défendre une histoire de 105 ans et une marque unique". Le 24 juin, l'assemblée générale des actionnaires adoptait à 83,4 % le plan de défense présenté par la direction, un vote qui a suscité la plainte en justice de Steel Partners. Il semble aussi avoir pesé sur la décision du tribunal régional de Tokyo, qui, le 28 juin, a mis en avant le respect de la volonté des actionnaires et l'absence de stratégie claire du fonds d'investissement sur l'avenir de Bulldog Sauce, pour justifier le premier rejet de la plainte.

La confirmation du jugement le 9 juillet a eu des effets immédiats sur les marchés. Les titres des sociétés dont Steel Partners est actionnaire ont tous reculé le lendemain. Kikkoman et Nissin Food Products, par exemple, ont perdu respectivement 3,9 % et 1,2 %.

Les entreprises comptant parmi leurs principaux actionnaires un fonds américain ou européen n'ont pas été épargnées. Doutor Coffee, dont le fonds Harbinger Capital Partners détient des parts, a vu son action reculer de 2,6 %.

Le feuilleton Bulldog a renforcé le sentiment général des investisseurs selon lequel les fonds étrangers ne sont pas bienvenus au Japon. En juin, les assemblées générales des actionnaires ont, dans leur grande majorité, rejeté les propositions émises par ces fonds venus d'ailleurs, qu'ils concernent une hausse des dividendes ou encore des nominations aux conseils d'administration. Steel Partners, mais aussi Brandes Investment Partners ou Safe Harbor Investment ont ainsi essuyé des échecs. En dépit des dénégations des pouvoirs publics et des propos gouvernementaux visant à minimiser l'affaire Bulldog, le Japon reste un marché très protégé, où les investissements étrangers ne représentent pas plus de 2,4 % de l'économie, contre 47,4 % en France.

L'entrée en vigueur le 1er mai de l'autorisation des "fusions triangulaires", permettant à une société étrangère d'unir sa filiale japonaise à un groupe de l'Archipel par échange d'actions, a semblé ouvrir la voix à un accroissement de ces investissements. Mais, sous pression du Nippon Keidanren, le patronat japonais, le gouvernement a assorti ces fusions de mesures fiscales très contraignantes, les rendant quasiment impossibles.

Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 12.07.07.

2007年7月7日土曜日

La démission du ministre de la défense fragilise encore plus le gouvernement Abe

La démission du ministre de la défense fragilise encore plus le gouvernement Abe
LE MONDE | 04.07.07 | 16h20 • Mis à jour le 04.07.07 | 16h21
TOKYO CORRESPONDANCE

Sous pression après ses remarques sur les bombardements atomiques de 1945, le ministre japonais de la défense a décidé de quitter son poste. Mardi 3 juillet, à moins d'un mois d'importantes élections sénatoriales, Fumio Kyuma a présenté sa démission au premier ministre Shinzo Abe, qui l'a acceptée. Il a été remplacé par Yuriko Koike, conseillère spéciale du chef de gouvernement sur la sécurité nationale.


Le départ de M. Kyuma est intervenu trois jours après ses déclarations sur les attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki. Samedi 30 juin, il avait déclaré qu'elles "ne pouvaient être évitées".

Ces propos avaient suscité une vague d'indignation des associations de victimes et de la classe politique dans son ensemble. Shinzo Abe lui-même était intervenu, reprochant à son ministre d'avoir inutilement provoqué un grave malentendu dans la population. Les excuses de M. Kyuma et l'adresse du premier ministre devaient mettre un terme à l'affaire. Mais la persistance des critiques et des pressions, notamment de la part du parti Komei, semble avoir décidé le ministre de la défense à présenter sa démission et convaincu M. Abe de l'accepter.

ELECTIONS SÉNATORIALES LE 29 JUILLET

Le parti Komei, vitrine politique de la secte bouddhiste Soka Gakkai, est le partenaire du Parti libéral démocrate (PLD) au sein de la coalition au pouvoir. Les deux formations sont en campagne pour les élections sénatoriales du 29 juillet. Le gouvernement Abe, qui souffre d'une cote de popularité très basse - autour de 30 %, selon les dernières enquêtes -, compte sur les capacités de mobilisation des militants de la Soka Gakkai pour éviter une déroute.

Mardi, Toshiko Hamayotsu, haut responsable du parti Komei, a demandé le départ volontaire du ministre de la défense. La Soka Gakkai, elle, signalait que ses membres pourraient ne pas se mobiliser pour les élections si M. Kyuma restait en poste. Le même jour, l'assemblée préfectorale de Nagasaki, ville natale et fief électoral de M. Kyuma, a adopté une résolution soulignant le caractère inacceptable des propos du ministre. A Tokyo, les partis de l'opposition menaçaient de déposer, à la Chambre basse, un texte appelant à sa démission.

Depuis son entrée en fonctions en septembre 2006, le gouvernement doit faire face à de multiples affaires, l'une des plus récentes ayant été le suicide, le 28 mai, du ministre de l'agriculture, Toshikatsu Matsuoka. Fumio Kyuma s'est lui aussi distingué en critiquant l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, une opération pourtant appuyée par Tokyo.

Pour redorer l'image du cabinet, Shinzo Abe a choisi, mi-juin, de prolonger la session parlementaire et de faire adopter des textes populaires. La nomination de Yuriko Koike est une nouvelle tentative de restaurer son crédit. Ministre de l'ancien chef de gouvernement Junichiro Koizumi, elle est, à 54 ans, la première femme à accéder à la tête de l'administration de la défense. Elle a promis de "s'assurer que le Japon continuera à jouer un rôle leader pour mener le monde au désarmement nucléaire".

Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 05.07.07.