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2007年9月28日金曜日
Les défis de Yasuo Fukuda, nouveau premier ministre japonais
LE MONDE | 26.09.07 | 16h14 • Mis à jour le 26.09.07 | 16h14
TOKYO CORRESPONDANT
Elu premier ministre du Japon à une large majorité par la Chambre basse, Yasuo Fukuda a formé, mardi 25 septembre, un cabinet dont il ne cache pas qu'il est "dos au mur". "A la moindre erreur, nous risquons de perdre le pouvoir", a-t-il reconnu au cours de sa première conférence de presse. La phase critique de la crise ouverte par la brusque démission, le 12 septembre, de son prédécesseur, Shinzo Abe, se referme. Mais le climat est loin d'être apaisé et un affrontement est attendu au Parlement. La Chambre basse est dominée par le Parti libéral démocrate (PLD), tandis que le Parti démocrate du Japon (PDJ, opposition) contrôle désormais la Chambre haute.
Sur la défensive, avec une opposition revigorée par sa victoire aux élections sénatoriales de juillet, contraint à plus ou moins brève échéance de provoquer des élections générales anticipées pour asseoir sa légitimité, le nouveau premier ministre a cherché à resserrer les rangs de son parti. Il a maintenu à leur poste la plupart des ministres du cabinet sortant, et nommé comme secrétaire du gouvernement et porte-parole, Nobutaka Machimura, chef du plus puissant clan du PLD, qui devient ainsi le numéro deux de l'exécutif.
Parmi les grands ministères, seules les affaires étrangères et la défense changent de titulaire : le premier revenant à Masahiko Komura, détenteur du portefeuille de la défense dans le précédent cabinet ; et le second à Shigeru Ishiba, qui avait déjà occupé ces fonctions en 2002-2003. Le quotidien Asahi (centre gauche) compare ce cabinet à une "photographie aux couleurs sépia". En dépit de cette absence de renouveau, l'arrivée au pouvoir de Yasuo Fukuda, conservateur modéré, ouvre la voie à une salutaire mutation dans l'exercice du pouvoir et à un recentrage des priorités politiques.
Le principal adversaire de M. Fukuda est un autre vétéran de la politique, le pugnace Ichiro Ozawa, chef du PDJ. Leur affrontement, bien qu'il "manque de clinquant", permettra de revenir aux problèmes de fond, poursuit Asahi. Cette crise pourrait, en cela, avoir eu un effet bénéfique en relançant le débat démocratique étouffé par les formules chocs des années Koizumi (2001-2006), le fringant premier ministre qui avait promis de transformer le Japon.
Dans le quotidien des milieux d'affaires Nihon Keizai, le politologue Takashi Mikuriya voit dans la déconfiture du gouvernement Abe le résultat de la crise structurelle ouverte par la pratique de pouvoir de Junichiro Koizumi. Fort de sa popularité, ce dernier clouait au pilori ses opposants et étouffait les opinions divergentes au sein de la majorité pour trancher sans consulter. Le télégénique Shinzo Abe (surnommé "Poster Boy"), moins doué pour le marketing politique que son prédécesseur mais incarnant une nouvelle génération, fut l'avatar malheureux de cette politique fondée sur les sondages.
M. Fukuda n'est pas une "bête de scène" et sa désignation par les "caciques" du PLD peut paraître une régression. Mais conscients qu'en dépit de l'alliance avec le parti centriste Nouveau Komei, ils ne peuvent plus passer en force avec un Sénat passé à l'opposition, les libéraux démocrates sont contraints à une forme de cohabitation qui suppose la concertation.
Le premier bras de fer entre Yasuo Fukuda et Ichiro Ozawa doit porter sur le renouvellement du mandat (qui expire le 1er novembre) de la marine nippone chargée de ravitailler dans l'Océan indien les troupes alliées engagées en Afghanistan. Le PDJ y est opposé. Mais les plus graves problèmes sont d'ordre économique et social.
M. Fukuda prend les rênes d'un pays fragilisé. L'économie est repartie à un rythme modéré (2 %), mais l'Etat n'est plus en mesure de financer une politique volontariste en raison de l'énorme déficit public (170 % du PIB). Les inégalités s'accroissent et la société, vieillissante, s'inquiète de l'avenir des systèmes de pension.
Sous la houlette de M. Koizumi, le Japon est passé à un conservatisme de type néolibéral, privilégiant les mécanismes de marché et donnant la priorité aux intérêts financiers, rompant le contrat social des années 1960-1980 fondé sur un équilibre entre expansion et politiques de redistribution (non exemptes d'abus clientélistes). Le capitalisme nippon est devenu plus réactif au prix de la cohésion de la société.
M. Fukuda s'est engagé à poursuivre les réformes mais il doit aussi rassurer une opinion inquiète tout en remédiant au déficit des finances publiques, - qui suppose un impopulaire relèvement de la TVA.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 27.09.07.
2007年9月25日火曜日
La droite japonaise choisit l'austère Yasuo Fukuda pour diriger le gouvernement
LE MONDE | 24.09.07 | 14h09 • Mis à jour le 24.09.07 | 14h09
TOKYO CORRESPONDANT
On ne pouvait trouver personnalités plus dissemblables que Taro Aso et Yasuo Fukuda, les deux prétendants à la succession du premier ministre sortant, Shinzo Abe. Au gouailleur Aso, ancien ministre des affaires étrangères, volontiers provocateur, M. Fukuda oppose la pondération et la suavité. C'est cet homme austère, issu de la droite modérée que le collège électoral du Parti libéral-démocrate (PLD), réunissant 384 parlementaires et 529 représentants locaux, a porté, dimanche 23 septembre à la présidence d'une formation qui domine la vie politique depuis plus d'un demi-siècle. M. Fukuda deviendra premier ministre après un vote à la Diète, mardi, dont l'issue ne fait guère de doute étant donné la majorité qu'y détient le PLD.
Homme du sérail, fils de l'ancien premier ministre Takeo Fukuda (1976-1978), il n'est pas un dirigeant médiatique : "Je ne pense pas que j'exercerai le pouvoir avec le même genre d'autorité", a-t-il répondu à une question sur son flamboyant prédécesseur, Junichiro Koizumi (2001-2006). Pour avoir été quatre ans secrétaire du cabinet et porte-parole dans l'éphémère cabinet Mori (2000) puis dans les premiers gouvernements Koizumi, M. Fukuda connaît les limites de l'exercice. La déconfiture, aux élections sénatoriales de juillet, et la piètre sortie du "Poster boy" Abe n'incitent guère les libéraux-démocrates à rejouer la carte du leader charismatique.
En dépit de trente ans de carrière politique, M. Fukuda n'a jamais détenu de portefeuille important. Mais, "homme de l'ombre" tirant les ficelles au secrétariat du gouvernement - et de fait son numéro deux -, il a étendu son influence au-delà de ses fonctions, démontrant son habileté à désamorcer les crises.
QUALITÉS PRÉCIEUSES
Complet sombre et lunettes rectangulaires, austère - "ringard", selon son rival Taro Aso -, M. Fukuda ne fait pas rêver, et ne cherche pas à jouer les chefs supposés tenir toutes les manettes. Mais cet homme de la "vieille école" a deux qualités précieuses dans la crise de confiance actuelle : son habileté à négocier et sa capacité à rassurer. Le futur premier ministre devra notamment faire preuve de son sens de la concertation avec une opposition désormais majoritaire au Sénat, où sa principale formation, le Parti démocrate du Japon (PDJ), est devenue le premier parti. Il aura pour adversaire un homme de sa génération, le pugnace Ichiro Ozawa, un ancien du PLD et qui fut l'étoile montante du camp de Kakuei Tanaka, adversaire de son père dans la course à l'investiture pour le poste de premier ministre au début des années 1970. Première manche de ce combat : la prolongation du mandat de la marine nippone dans l'océan Indien - où elle ravitaille les forces alliées engagées en Afghanistan -, à laquelle s'oppose le PDJ.
M. Fukuda apparaît rassurant à une opinion inquiète d'inégalités sociales croissantes. "Il est erroné de penser que tout va bien si on confie le pouvoir aux économistes", a-t-il déclaré, mettant en garde contre une "forme excessive de rationalisme économique" qui, pour nombre de commentateurs, est à l'origine des maux actuels.
En tant que secrétaire du cabinet, il a enfin acquis une expérience dans son domaine de prédilection : la diplomatie. "Colombe", il est partisan de relations apaisées avec la Chine et la Corée. Les visites intempestives de M. Koizumi au sanctuaire Yasukuni - où sont honorés, parmi les morts pour la patrie, des criminels de guerre -, qui ont envenimé les relations avec Pékin, ont été l'une des raisons pour lesquelles il a quitté le gouvernement en 2004. Il a déjà annoncé qu'il ne se rendrait pas au sanctuaire.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 25.09.07.
2007年9月23日日曜日
2007年9月20日木曜日
Le parti majoritaire japonais rappelle la vieille garde pour restaurer son image
LE MONDE | 17.09.07 | 15h29 • Mis à jour le 17.09.07 | 15h29
TOKYO CORRESPONDANT
REUTERS/ISSEI KATOPrésenté comme un modéré, Yasuo Fukuda annonce officiellement sa candidature, lors d'une conférence de presse à Tokyo, le 14 septembre.
Après avoir privilégié l'image médiatique dans le choix de ses deux derniers premiers ministres, le Japon est en train de revenir aux pratiques de la "vieille école", fondées sur la modération et les équilibres au sein du parti gouvernemental, pour désigner l'homme qui prendra la tête du prochain cabinet. Des deux candidats en lice pour l'élection, dimanche 23 septembre, du président du Parti libéral-démocrate (PLD) qui, en raison de la majorité de celui-ci à la Chambre basse, devient ipso facto premier ministre, Yasuo Fukuda est donné gagnant.
Issu de la droite modérée, suave et posé, M. Fukuda (71 ans) a réussi, quelques jours après la brusque démission, le 12 septembre, du premier ministre Shinzo Abe, à rallier derrière lui les principaux clans du parti gouvernemental et à s'imposer comme favori face à l'ancien ministre des affaires étrangères, Taro Aso (61 ans). Les deux concurrents ont déposé leur candidature le 15 septembre.
Outre les erreurs tactiques commises par M. Aso, secrétaire général du PLD - "marchepied" à la présidence du parti -, qui est parti un peu vite, s'aliénant une partie de son camp, la figure pondérée de M. Fukuda, "colombe" en politique étrangère, est apparue à la direction du PLD comme une meilleure carte pour renouer avec un électorat déçu par l'apparente indifférence du premier ministre sortant aux problèmes sociaux du pays.
Un mécontentement qui s'est traduit par la cuisante défaite du PLD aux sénatoriales de juillet. Cet homme du sérail (fils de l'ancien premier ministre Takeo Fukuda, 1976-1978) a semblé préférable aux caciques du PLD, inquiets des sorties néonationalistes de M. Aso, de plus trop marqué dans l'administration sortante.
Pour le PLD, meurtri par sa défaite électorale, l'heure n'est plus aux dirigeants flamboyants à la Junichiro Koizumi (2001-2006) ou, dans une certaine mesure, à la Abe, plus terne mais supposé incarner une nouvelle génération de politiciens. Il faut revenir aux hommes expérimentés et rompus aux rouages du pouvoir. Une option partagée par la majorité de l'opinion, indiquent les sondages.
Sollicité de revenir au pouvoir, M. Koizumi n'a pas voulu prendre le risque de jouer les hommes providentiels et d'entamer son aura en se confrontant à une situation qui exige des remèdes autres que des formules à l'emporte-pièce.
Certes partisan des réformes structurelles, M. Fukuda, qui fut le bras droit de M. Koizumi de 2001 à 2004 au poste de porte-parole du gouvernement, a aussi été formé à la "vieille école" du PLD : il sait que ce parti a pu se maintenir au pouvoir pendant plus d'un demi-siècle grâce à son habileté à mener à temps des politiques de compensation sociale palliant les excès de l'expansion. La montée des disparités sociales (entre villes et campagnes, gagnants et perdants de la reprise) est une des préoccupations majeures des Japonais. Et dans un tel climat, on craint, dans les milieux économiques, que les réformes marquent le pas.
Plus que leur programme, c'est la manière d'exercer le pouvoir qui différencie les deux candidats. Selon Taro Aso, "le Japon n'a pas besoin d'un dirigeant modéré mais d'un homme fort". Yasuo Fukuda est partisan de l'ouverture d'un "dialogue" avec le pays et promet de remédier aux déséquilibres entre régions et aux difficultés des laissés-pour-compte.
On retrouve une différence d'approche similaire en matière diplomatique. Favorables à l'alliance avec les Etats-Unis, les deux candidats plaident pour la poursuite de la mission de soutien dans l'océan Indien de la marine nippone aux forces de la coalition internationale en Afghanistan, à laquelle l'opposition de centre-gauche est hostile. Majoritaire au Sénat, elle entend y bloquer la loi prolongeant le mandat des forces japonaises qui expire le 1er novembre.
En revanche, M. Fukuda est plus soucieux que le "faucon" Aso des relations avec ses voisins chinois et coréen. Il n'a jamais été favorable aux visites répétées de M. Koizumi au sanctuaire Yasukuni - où sont honorés, parmi les morts pour la patrie, des criminels de guerre -, qui ont envenimé les relations avec la Chine. Sur la question nord-coréenne, il est partisan d'une approche plus conciliante dans l'affaire des Japonais enlevés par des agents de Pyongyang dans les années 1970-1980. L'intransigeance de MM. Abe et Aso vis-à-vis de Pyongyang a isolé Tokyo dans les négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.
2007年9月15日土曜日
Au Japon, les candidats à la succession de M. Abe se déclarent
LEMONDE.FR avec AFP | 14.09.07 | 09h13
La bataille pour désigner le prochain premier ministre japonais s'intensifie. Vendredi 14 septembre, un vétéran de la scène politique, le modéré Yasuo Fukuda, a officiellement annoncé sa candidature. Agé de 71 ans, il a été le porte-parole du gouvernement de 2000 à 2004. "J'ai reçu de nombreuses sollicitations et j'ai décidé d'être candidat. Aujourd'hui, le temps est vraiment à l'urgence", explique-t-il. Fils de l'ancien premier ministre Takeo Fukuda, il est considéré comme très influent au sein du Parti libéral-démocrate au pouvoir.
L'ancien ministre des affaires étrangères Taro Aso, 66 ans, s'est également déclaré. Considéré comme un "faucon", il a été nommé fin août secrétaire général du Parti libéral-démocrate (PLD), ce qui fait de lui le candidat naturel pour prendre la suite de M. Abe. Toutefois, M. Aso compte de nombreux détracteurs, même au sein de son parti, soulignant que ses convictions nationalistes ne le différencient guère du premier ministre partant.
L'actuel ministre des finances, Fukushiro Nukaga, 63 ans, qui était également candidat, s'est retiré de la course vendredi et a apporté son soutien à M. Fukuda. Le prédécesseur de M. Abe, Junichiro Koizumi, qui était parvenu à ressusciter une droite affaiblie en 2001 et que beaucoup aimerait voir revenir au pouvoir, s'est pour sa part refusé à retrouver son précédent poste.
Le PLD élira le 23 septembre son prochain président qui deviendra automatiquement le premier ministre du Japon à la place de M. Abe, hospitalisé jeudi dans un état de stress et d'épuisement extrêmes.
2007年9月14日金曜日
Le premier ministre japonais démissionnaire Shinzo Abe hospitalisé
LEMONDE.FR avec AFP | 13.09.07 | 11h41
REUTERS/Satoru IshiiLe premier ministre démissionnaire japonais Shinzo Abe a été hospitalisé jeudi en raison de problèmes gastriques liés au stress.
Le premier ministre démissionnaire japonais Shinzo Abe a été hospitalisé, jeudi 13 septembre, en raison de problèmes gastriques liés à "une fatigue physique et un stress mental", a déclaré son médecin lors d'une conférence de presse. M. Abe souffre "d'un désordre gastro-intestinal fonctionnel" et sera "hospitalisé pour trois ou quatre jours", a-t-il indiqué. Il a également précisé qu'ayant perdu environ 5 kilos en quelques mois, le premier ministre se trouve très fortement affaibli.
DES "PROBLÈMES DE SANTÉ" INVOQUÉS POUR EXPLIQUER SA DÉMISSION
Mercredi, le porte-parole du gouvernement, Kaoru Yosano, avait invoqué des "problèmes de santé" pour expliquer la brusque démission de M. Abe. "Nous étions inquiets. Le premier ministre se demandait tout le temps si son état de santé était compatible avec un emploi du temps surchargé et la pression pesant sur les épaules d'un premier ministre", avait affirmé M. Yosano. Jeudi, il a indiqué "qu'un docteur [qui avait examiné M. Abe] a diagnostiqué un état d'épuisement extrême et a recommandé des examens complémentaires".
Selon les médias, l'état de santé de M. Abe s'était dégradé ces dernières semaines, depuis la défaite du Parti libéral-démocrate (PLD) aux élections sénatoriales de la fin juillet, et le premier ministre suivait un traitement spécifique depuis.
Très fragilisé par des scandales à répétition, le plus jeune premier ministre de l'après-guerre au Japon a décidé mercredi de quitter son poste moins d'un an après son arrivée au pouvoir.
2007年9月13日木曜日
Au Japon, Shinzo Abe démissionne du poste de premier ministre
LE MONDE | 12.09.07 | 10h50 • Mis à jour le 12.09.07 | 10h50
Shinzo Abe aura à peine duré un an à la tête du Japon. Le plus jeune chef de gouvernement (52 ans) de l'après-guerre, servi par une allure de play-boy qui lui avait valu une exposition flatteuse dans les médias avant son accession au pouvoir, a présenté sa démission, mercredi 12 septembre à Tokyo, lors d'une conférence de presse.
La pression sur son cabinet, miné par une série de scandales et cruellement déconsidéré dans les sondages, était devenue insoutenable. M. Abe a annoncé simultanément son départ de la direction du Parti libéral-démocrate (PLD), le grand parti conservateur japonais dont il avait pris la tête en septembre 2006.
Soucieux de hâter la transition, il a indiqué avoir demandé au PLD de "sélectionner un nouveau président le plus vite possible". L'actuel numéro deux du PLD et ex-ministre des affaires étrangères, Taro Aso, issu de l'aile droite du parti comme M. Abe, est favori pour le remplacer.
L'annonce du départ de M. Abe vient sanctionner une série de déconvenues qui avait pris ces dernières semaines l'allure de débâcle. Le point de non-retour avait été franchi avec la démission pour malversation financière, le 3 septembre, du ministre de l'agriculture Takehido Endo, la cinquième d'un membre de son cabinet en un an.
Ce nouveau départ avait d'autant plus marqué les esprits que M. Endo avait succédé à deux autres ministres démissionnaires – mis en cause eux aussi pour corruption – dont l'un s'était suicidé. Ces défections en chaîne avaient ajouté à l'érosion d'une popularité déjà gravement entachée par l'éclatement de scandales, dont le plus retentissant avait été le fiasco de la gestion des retraites.
COLMATAGE
Illustration du désenchantement ambiant, le PLD avait perdu, fin juillet, la majorité à la Chambre haute (Sénat) au profit du Parti démocrate du Japon (PDJ), l'opposition de centre-gauche. M. Abe avait bien tenté de restaurer son crédit en procédant, le 27 août, à un remaniement de son cabinet, prenant alors le parti de s'adosser davantage aux chefs de clan du PLD. Mais l'opération de colmatage a échoué. Selon une enquête réalisée le week-end dernier par le quotidien Yomiuri, moins de 30 % des Japonais approuvaient son action.
M. Abe avait succédé le 26 septembre 2006 au flamboyant Junichiro Koizumi, artisan d'une plus grande affirmation du Japon sur la scène internationale mais dont les réformes économiques avaient aggravé la fracture sociale. Proche de Koizumi, M. Abe était issu d'une dynastie familiale qui l'avait affilié au courant le plus droitier du PLD.
Il ne faisait pas mystère de sa volonté de réformer la Constitution pacifiste de 1947. Dans le sillage de M. Koizumi, il était résolu à imposer le Japon comme une puissance décomplexée, une ligne idéologique qui l'avait conduit à créer le ministère de la défense (jusque-là appelé Agence de défense) et à faire des offres de service à l'OTAN. Son objectif était de "faire valoir les opinions du Japon dans l'élaboration des règles qui régissent le monde".
Simultanément, il avait tenté de réchauffer les relations avec ses voisins asiatiques – notamment la Chine et la Corée du sud – ulcérées par les visites de son prédécesseur au temple Yasukuni où, parmi les âmes des morts pour la patrie, sont honorés des criminels de guerre. Soucieux de désamorcer les passions sur le sujet, M. Abe s'était toujours refusé de préciser s'il rendrait visite un jour au temple.
Frédéric Bobin (avec AFP)
2007年9月12日水曜日
Le premier ministre japonais démissionne
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 12.09.07 | 07h51 • Mis à jour le 12.09.07 | 07h51
Shinzo Abe a annoncé, mercredi 12 septembre, qu'il quittait ses fonctions, moins d'un an après son arrivée au pouvoir."J'ai décidé de démissionner de mes fonctions de premier ministre", a déclaré M. Abe, lors d'une conférence de presse.
La démission du plus jeune chef de gouvernement de l'après-guerre, âgé de 52 ans, survient alors que sa cote de popularité est au plus bas, rendant sa position de plus en plus intenable. Selon une enquête réalisée le week-end dernier par le quotidien Yomiuri, moins de 30 % des Japonais approuvaient l'action du premier ministre.
SCANDALES ET MISSION EN AFGHANISTAN
Dimanche, le premier ministre avait prévenu qu'il quitterait ses fonctions s'il n'était pas en mesure d'obtenir la prolongation du mandat de la mission navale de son pays, chargée de soutenir les opérations en Afghanistan de la coalition dominée par les Etats-Unis. "Je n'ai pas l'intention de m'accrocher à ma fonction", avait-il lancé la semaine dernière à Sydney, où il prenait part au Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC).
En un an d'existence, le gouvernement Abe a vu sa stabilité entamée par plusieurs scandales, et le projet de loi sur la mission en Afghanistan est devenu l'enjeu numéro un de la session parlementaire qui s'est ouverte lundi 10 septembre. L'important remaniement ministériel, effectué le 27 août par M. Abe, n'aura donc pas suffi. Shinzo Abe n'a pas indiqué la date de son départ.
2007年9月11日火曜日
Panne de croissance au Japon au deuxième trimestre
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 10.09.07 | 09h34
REUTERS/YURIKO NAKAOLa Bourse de Tokyo a clôturé en baisse de 2,22% lundi 10 septembre.
L'économie japonaise s'est contractée pour la première fois depuis trois trimestres entre avril et juin, a annoncé la ministère de l'Economie lundi 10 septembre. Le produit intérieur brut nippon a reculé de 0,3% par rapport au trimestre précédent, soit une baisse de 1,2% en rythme annuel. Les chiffres dévoilés sont en decà des prévisions des économistes qui tablaient sur un recul de 0,2%. Ces estimations avait déjà été revues à la baisse après l'annonce la semaine dernière d'une baisse de 4,9% en rythme annualisé des investissements des entreprises pour la première fois depuis plus de quatre ans.
Le gouvernement maintient toutefois son diagnostic sur la poursuite de la reprise économique. "Je pense que la tendance d'une reprise durable va continuer", a commenté le ministre des Finances, Fukushiro Nukaga, en se fondant sur une remontée progressive de la demande des ménages et une amélioration des bénéfices des entreprises.
Cette optimisme est tempéré par certains analystes. Selon un économiste de l'institut de recherche NLI, Taro Saito, le PIB devrait rebondir au troisième trimestre, mais à un rythme modéré, la croissance japonaise risquant de subir les effets d'un ralentissement de l'économie américaine. "Il semble difficile d'envisager un rebond tiré par les exportations au deuxième semestre", a-t-il expliqué.
CLIMAT DE CRISE POLITIQUE
L'annonce d'un recul du PIB au deuxième trimestre a amplifié les craintes des investisseurs, déjà déprimés par la crise des prêts hypothécaires et les mauvaises nouvelles sur le front de l'emploi aux Etats-Unis. La Bourse de Tokyo a réagi vivement et clôturé en baisse de 2,22% lundi.
D'autant plus que les mauvaises statistiques s'accumulent dans un climat de crise politique. Le Premier ministre conservateur Shinzo Abe, très affaibli par des scandales à répétition impliquant certains de ses ministres, a néanmoins de nouveau exclu de démissionner lundi, se disant déterminé à "poursuivre les réformes".
Japon : Shinzo Abe aborde la rentrée parlementaire sur la défensive
LE MONDE | 10.09.07 | 15h21 • Mis à jour le 10.09.07 | 15h21
TOKYO CORRESPONDANT
peine deux semaines après avoir formé un cabinet destiné à redresser son image, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, est de nouveau éclaboussé par des scandales dans lesquels sont impliqués des membres de son gouvernement. Alors que le remaniement du 27 août semblait lui avoir apporté un peu d'oxygène, il aborde la rentrée parlementaire, lundi 10 septembre, sur la défensive. Le Parti démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) qui dispose, depuis les élections du 29 juillet, de la majorité à la Chambre haute, demande sa démission et des élections législatives anticipées, arguant de son manque de jugement dans le choix de son entourage.
Quelques jours après la formation d'un cabinet de rassemblement dans lequel figurent plusieurs "poids lourds" du Parti libéral-démocrate (PLD), les démissions de membres du gouvernement, accusés d'irrégularités financières, se succèdent. Cela a été le cas, le 3 septembre, du ministre de l'agriculture, Takehiko Endo.
Ce portefeuille, il est vrai, ne porte guère chance à ses détenteurs : son titulaire dans le premier cabinet Abe s'était suicidé et son remplaçant, empêtré dans des affaires peu claires, avait quelque peu terni l'image du gouvernement à la veille des élections sénatoriales. A peine nommé, le successeur de M. Endo, Masatoshi Wakabayashi, a été accusé d'avoir reçu des fonds politiques d'une association de pêcheurs subventionnée... par le ministère de l'agriculture.
Entre-temps, deux vice-ministres et un sénateur libéral-démocrate ont démissionné pour indélicatesses. Un autre ministre, Ichiro Kamoshita (environnement) est aussi en difficulté. Et samedi, c'est le ministre de l'intérieur et des communications, Hiroya Masuda, qui a reconnu une erreur de comptabilité dans ses fonds politiques.
OPTION RISQUÉE
A cette polémique s'ajoute la bataille sur la question du renouvellement de la loi autorisant la marine nippone à ravitailler, dans l'océan Indien, les navires des forces alliées engagées en Afghanistan, qui expire le 1er novembre. Le PDJ s'y oppose. Le gouvernement devra vraisemblablement composer en proposant une nouvelle loi tenant compte de certaines exigences des démocrates.
Le PLD dispose d'une confortable majorité à la Chambre basse mais, fort de celle qu'il vient d'obtenir au Sénat, le PDJ peut faire traîner en longueur le processus législatif. Le premier ministre a peu de marges de manoeuvre. Dans le climat actuel, menacer de dissoudre la Chambre basse pour "reprendre la main" est une option risquée pour le PLD. Le PDJ, de son côté, ne semble pas y être vraiment préparé, craignant un retour de balancier vers le parti gouvernemental si le versatile électorat flottant, qui a sanctionné ce dernier en juillet, estime que l'opposition ne constitue pas encore une force d'alternance crédible.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 11.09.07.
2007年9月6日木曜日
Le Japon craint de voir la RPDC rayée de la liste des "Etats terroristes"
LE MONDE | 05.09.07 | 15h25 • Mis à jour le 05.09.07 | 20h49
TOKYO CORRESPONDANT
La mise au point de Washington sur le caractère prématuré de l'annonce de Pyongyang sur la suppression de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de la liste des pays soutenant le terrorisme a été accueillie avec soulagement à Tokyo.
Cette annonce est en effet intervenue à la veille de l'ouverture, mercredi 5 septembre à Oulan-Bator (Mongolie) des premiers pourparlers depuis six mois entre Pyongyang et Tokyo. Et elle avait pour but d'affaiblir la position japonaise sur le dossier des Japonais enlevés dans les années 1970-1980 par des agents de Pyongyang, principale question à l'ordre du jour. Cette affaire a isolé le Japon dans les négociations multilatérales avec la RPDC. Elle a pris, dans l'Archipel, une telle dimension émotionnelle qu'il est très difficile à Tokyo de justifier auprès de l'opinion une attitude soudainement plus conciliante vis-à-vis de Pyongyang.
Le jour où Washington retirera la Corée du Nord de la liste des pays soutenant le terrorisme, la position de Tokyo vis-à-vis de Pyongyang sera très affaiblie. Et depuis que cette concession américaine est à l'ordre du jour - à la suite de l'accord du 13 février sur la dénucléarisation de la RPDC -, le gouvernement de Shinzo Abe exhorte l'administration Bush à ne pas céder sur ce point.
La RPDC a libéré cinq personnes enlevées et affirme que les huit autres sont mortes. Pour Pyongyang, l'affaire est close. Tokyo exige des preuves convaincantes de ces décès et des éclaircissements sur le sort d'autres disparus.
Pour l'instant, Washington ménage son allié japonais. "Les Etats-Unis nous ont fait savoir qu'ils n'amélioreraient pas leurs relations avec la RPDC au détriment de l'alliance nippo-américaine", a déclaré le ministre des affaires étrangères, Nobutaka Machimura. Il n'en reste pas moins que les dirigeants japonais sont conscients des avancées des pourparlers entre Américains et Nord-Coréens.
On pense à Tokyo que la décision politique de Washington de rayer la RPDC de la liste des pays terroristes (sur laquelle elle figure depuis 1988 à la suite de l'attentat, en 1987, contre un avion de Korean Air qui a fait 115 victimes) est d'ores et déjà prise. C'est en effet une des demandes pressantes - et à terme incontournable - de Pyongyang pour faire avancer les pourparlers sur le nucléaire.
Lors des entretiens, en avril, entre Shinzo Abe et George Bush, ce dernier a déclaré "ne pas oublier la question des kidnappés japonais". Mais la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, a aussi précisé que la résolution de cette affaire n'est pas une précondition pour rayer la RPDC de la liste des Etats soutenant le terrorisme. C'est bien pour le rappeler aux Japonais que Pyongyang a fait cette annonce.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 06.09.07.
Washington satisfait de sa négociation avec Pyongyang
LE MONDE | 05.09.07 | 15h25 • Mis à jour le 05.09.07 | 15h25
WASHINGTON CORRESPONDANTE
Si elle a été obligée de battre en retraite sur la démocratisation du Moyen-Orient, l'administration Bush estime être au moins sur la voie d'un succès diplomatique dans la gestion de la crise nord-coréenne. A part quelques esprits grincheux, comme John Bolton, l'ancien ambassadeur américain à l'ONU, qui ne décolère pas contre "l'indulgence" de l'administration Bush à l'égard de Pyongyang, la classe politique se félicite généralement de la volte-face qui a amené des officiels américains à rencontrer en tête-à-tête des représentants d'un pays qualifié jusqu'en 2003 d'"Etat voyou".
En négociant patiemment avec la Corée du Nord dans le cadre multilatéral des pourparlers à six (Chine, Japon, Etats-Unis, deux Corées, Russie), l'administration Bush montre qu'elle n'a pas mérité "sa caricature de clique néoconservatrice obsédée par les attaques préventives", résume Michael Mazarr, professeur à l'Ecole navale, dans la revue Foreign Affairs. La diplomatie coréenne de Washington doit beaucoup au négociateur Christopher Hill, l'un des lieutenants de Condoleezza Rice au secrétariat d'Etat. Pendant des mois, les télévisions l'ont montré à Pékin, où avaient lieu les entretiens, avec son anorak et sa mallette de voyageur de commerce. Il faisait deux fois par jour le résumé des discussions au point qu'il est désormais plus connu en Asie qu'aux Etats-Unis. Jamais on ne l'a entendu dénigrer Pyongyang, dont le leader Kim Jong-il avait été gratifié de son entier "mépris" par le président Bush.
Ancien collaborateur de Richard Holbrooke pendant la négociation des accords de Dayton sur la Bosnie, mais surtout ex-ambassadeur à Séoul, M. Hill a d'abord rencontré son homologue nord-coréen entre deux portes, à la faveur d'une rencontre "accidentelle" ménagée par les Chinois, puis de plus en plus ouvertement jusqu'à l'accord du 13 février sur la fermeture du réacteur à plutonium de Yongbyon. Avec le feu vert de Mme Rice, il s'est débrouillé pour contourner les "faucons" de l'administration et le tabou qu'ils avaient imposé sur les discussions directes. "La meilleure diplomatie commence à domicile", a-t-il expliqué au Washington Post.
Le week-end dernier, M. Hill a tenu une nouvelle rencontre bilatérale avec son homologue Kim Kye-gwan, à Genève. Les réunions précédentes avaient eu lieu à New York et à Berlin. "L'administration ne voulait pas de Genève, qui rappelle l'accord de 1994 (sur le nucléaire nord-coréen) conclu par (l'ancien président) Bill Clinton, explique un expert : mais c'était pratique. Les Nord-Coréens y ont une ambassade importante." Après deux jours de discussions, M. Hill a fait état d'un élargissement des négociations, Pyongyang ayant accepté de révéler l'ensemble de ses programmes nucléaires - donc d'aborder le mystère sur les équipements achetés au réseau du scientifique pakistanais Abdul Qadeer Khan - et de les démanteler avant la fin de l'année.
La partie américaine a-t-elle décidé en contrepartie de retirer la Corée du Nord de la liste des Etats qui soutiennent le terrorisme, comme l'a aussitôt affirmé un porte-parole du ministère des affaires étrangères à Pyongyang ? En partance pour Sydney où se tient le Forum de coopération Asie-Pacifique (APEC), M. Hill a démenti toute action immédiate. "Leur retrait de la liste dépendra de la poursuite de la dénucléarisation", a-t-il indiqué, sans autre précision. Le porte-parole adjoint du département d'Etat, Tom Casey, a laissé entendre que Washington travaillait à la mise en place du processus de retrait, qui nécessite de multiples étapes législatives au Congrès. Pour la Libye, il a fallu deux ans. Selon les analystes, l'administration va commencer à préparer la législation et "voir si les Coréens font ce qu'elle attend". Au bout du processus est prévue une réunion ministérielle à Pékin qui verrait le chef de la diplomatie nord-coréenne s'asseoir à la même table que son homologue américain. Ce qui ne serait pas sans rappeler le voyage de Madeleine Albright à Pyongyang, en 1994. "Après six ans, le processus est revenu à son point de départ", déplore le professeur Mazarr, avant d'ajouter : "La différence est que la Corée du Nord a apparemment triplé son arsenal nucléaire."
John Bolton est persuadé que Washington se fait berner et que Pyongyang reprendra son programme clandestin comme durant les années Clinton. George Perkovich, du Carnegie Endowment for International Peace, se félicite de ce que l'administration lutte contre l'escalade nord-coréenne à coup de "pots-de-vin", mais il remarque que personne n'a encore développé de "théorie convaincante" sur la raison pour laquelle Kim Jong-il accepterait de se débarrasser d'un arsenal consubstantiel à sa survie.
Corine Lesnes
Article paru dans l'édition du 06.09.07.
Pyongyang serait prêt à démanteler toutes ses installations nucléaires
LE MONDE | 03.09.07 | 15h31 • Mis à jour le 03.09.07 | 15h31
TOKYO CORRESPONDANT
La Corée du Nord a accepté de révéler l'ensemble de ses programmes nucléaires et de les démanteler avant la fin de l'année, a annoncé, dimanche 2 septembre, Christopher Hill. Le négociateur américain se prononçait à l'issue de deux jours d'une réunion, à Genève, du groupe de travail créé à la suite de l'accord du 13 février entre les six pays (Chine, les deux Corées, Etats-Unis, Japon et Russie) engagés dans les pourparlers sur la dénucléarisation de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
"Nous nous sommes mis d'accord sur le fait que la RPDC fournira une déclaration complète de tous ses programmes nucléaires et les démantèlera d'ici à la fin de l'année", a déclaré M. Hill, secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Asie de l'Est et du Pacifique. "Complète signifie complète", a répondu, laconique, le négociateur américain aux journalistes. Selon lui, la déclaration sur les installations nucléaires inclura des éclaircissements sur un programme d'enrichissement de l'uranium que les Etats-Unis accusent Pyongyang d'avoir poursuivi clandestinement.
La prochaine réunion à six est prévue en octobre à Pékin. La RPDC, qui a procédé, en octobre 2006, à un essai atomique, a respecté le premier engagement de l'accord du 13 février 2007 - la fermeture de sa principale centrale nucléaire, à Yongbyong, qui produit du plutonium - en échange d'une aide énergétique.
L'optimisme affiché par Christopher Hill est accueilli avec scepticisme par les observateurs des affaires nord-coréennes. Le négociateur américain ne s'est pas attardé sur les contreparties offertes à Pyongyang. Une des demandes de la RPDC est d'être rayée de la liste des pays soutenant le terrorisme dressée par Washington. Interrogé sur l'inclusion de cette question dans l'accord intervenu à Genève, le négociateur nord-coréen Kim Gye-gwan a répondu de manière ambiguë : "Je souhaite que ce soit ainsi que vous l'entendiez."
La Corée du Nord a d'autres demandes à faire valoir : levée des sanctions frappant un "pays ennemi" en vigueur depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953) ; signature d'un accord de paix avec les Etats-Unis et fourniture d'un réacteur à eau légère dans le cadre des contreparties à sa dénucléarisation.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 04.09.07.
2007年9月4日火曜日
Le gouvernement japonais confronté à une nouvelle démission
LEMONDE.FR avec AFP | 03.09.07 | 09h57 • Mis à jour le 03.09.07 | 10h32
AP/Shuji KajiyamaLe ministre de l'agriculture japonais, Takehido Endo, a annoncé sa démission, le 3 septembre 2007.
C'est un coup dur pour le premier ministre japonais, Shinzo Abe : son ministre de l'agriculture, Takehido Endo, mêlé à un scandale financier, a démissionné, lundi matin 3 septembre. Il est le cinquième ministre à devoir quitter le gouvernement depuis l'arrivée au pouvoir de M. Abe, il y a un an.
Le chef du gouvernement conservateur retrouvait pourtant un semblant de popularité, une semaine après avoir remanié son équipe, comme promis après la débâcle de son Parti libéral-démocrate aux élections sénatoriales, fin juillet.
SUBVENTIONS ILLÉGALES
Dans un premier temps, le ministre de l'agriculture, un député vétéran du PLD promu lundi dernier, avait exclu de démissionner, malgré une menace de motion de censure par l'opposition. Il a cependant présenté des excuses après avoir reconnu qu'un organisme de mutualité sociale agricole qu'il dirigeait avait perçu une subvention illégale de plus d'un million de yens (6 330 euros). Il a également admis avoir accepté un petit don politique de 50 000 yens en 2005, de la part d'une coopérative agricole subventionnée par l'Etat, ce qui est prohibé. L'argent a été rendu.
L'affaire tombe on ne peut plus mal pour le premier ministre conservateur, à une semaine de l'ouverture de la nouvelle session parlementaire. Le chef de l'opposition, Ichiro Ozawa, réclame sa démission et s'est engagé à se battre pour obtenir une dissolution de la Chambre des députés et des élections législatives anticipées.
2007年9月1日土曜日
L'opposition nippone refuse tout soutien logistique aux troupes étrangères en Afghanistan
LE MONDE | 31.08.07 | 15h06 • Mis à jour le 31.08.07 | 15h06
TOKYO CORRESPONDANT
La modification des équilibres de politique intérieure à la suite de la victoire de l'opposition démocrate aux élections sénatoriales de juillet pourrait se faire sentir sur la politique étrangère du Japon.
La chancelière allemande Angela Merkel, en visite à Tokyo, a pu mesurer, mercredi 29 août, la détermination du chef de l'opposition, Ichiro Ozawa, à refuser la prolongation de la mission d'appui logistique apporté par la marine japonaise dans l'océan Indien aux forces américaines et internationales engagées en Afghanistan. A moins d'être reconduite par un vote au Parlement - dont la Chambre haute est désormais contrôlée par le Parti démocrate -, cette mission prend fin le 1er novembre.
Après avoir éconduit il y a deux semaines l'ambassadeur américain, Thomas Schieffer, qui le pressait de reconsidérer sa position, M. Ozawa a réitéré son refus de reconduire cette mission au cours d'un entretien avec Mme Merkel, qui faisait valoir l'importance de celle-ci pour les navires allemands dans la région.
M. Ozawa, qui est opposé au déploiement des troupes de l'OTAN en Afghanistan, a déclaré ne pas être hostile à la participation des forces japonaises à des missions à l'étranger, à condition que celles-ci aient été autorisées par les Nations unies. "Rien de vous oblige à suivre le point de vue unilatéral des Etats-Unis", a-t-il lancé à Mme Merkel, qui doit faire face dans son pays à une opposition à la présence des troupes allemandes en Afghanistan.
"GUERRE AMÉRICAINE"
Selon M. Ozawa, le Japon n'a pas à participer à une "guerre américaine". Cette guerre a été déclenchée par les Etats-Unis seuls, sans concertation avec la communauté internationale et elle n'a aucune relation directe avec la paix et la sécurité du Japon, fait-il valoir.
Selon un sondage du quotidien de droite Sankei, 54 % des Japonais sont opposés à la prolongation de la mission de leur marine dans l'océan Indien.
En dépit de l'écrasante majorité dont dispose le parti gouvernemental à la Chambre basse, il est peu probable que la reconduction de cette mission, décidée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, pourra être votée avant le 1er novembre, si l'opposition, majoritaire au Sénat, fait obstruction.
La détermination de M. Ozawa sur cette question, qui n'est pas partagée par la droite de son parti, va conduire au premier affrontement au Parlement - en session à partir du 31 août - entre une opposition revigorée et le nouveau cabinet Abe. Ce dernier s'est engagé auprès de Washington à prolonger la mission de la marine nippone. Mais il devra vraisemblablement composer. M. Ozawa doit présenter à la Diète une contre-proposition accroissant l'aide civile à l'Afghanistan et excluant une participation du Japon à la guerre contre les talibans.
La non-reconduction par Tokyo de la mission de sa marine dans l'océan Indien risque d'avoir un "impact négatif certain" sur les relations entre les deux pays, a mis en garde l'ambassadeur américain.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 01.09.07.
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