Le gouvernement japonais fait adopter en force la nouvelle loi antiterroriste
LE MONDE | 12.01.08 | 14h04 • Mis à jour le 12.01.08 | 14h04
TOKYO CORRESPONDANCE
Le gouvernement japonais a choisi de passer en force pour faire adopter la nouvelle loi antiterroriste. Ce texte prévoit la reprise du ravitaillement des navires de la coalition menée par les Américains dans l'océan Indien pour des opérations en Afghanistan. Son adoption en deuxième lecture par la Chambre basse, vendredi 11 janvier, est intervenue peu après son rejet par la Chambre haute, dominée par l'opposition depuis les élections de juillet 2007.
Le choix du premier ministre Yasuo Fukuda et de sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD), de passer outre la décision de la Chambre haute témoigne de l'importance de la question pour le chef du gouvernement. Depuis l'arrêt des ravitaillements, le 1er novembre, plusieurs pays, Etats-Unis en tête, pressaient le Japon de les reprendre.
Avant de devenir premier ministre en septembre, M. Fukuda a critiqué l'attaque américaine de l'Irak. Il tient cependant à ménager le premier allié de l'Archipel et s'est engagé, en novembre, auprès du président George Bush, à obtenir la reprise de la mission.
Le vote met également fin à plusieurs mois de querelles de politique intérieure. Dès la victoire de juillet, le Parti démocrate du Japon (PDJ) et son dirigeant, Ichiro Ozawa, se sont prononcés contre la prolongation de la loi antiterroriste, la jugeant inconstitutionnelle et prônant une intervention directe en Afghanistan sous la forme d'une aide à la reconstruction.
Le PDJ a empêché la prorogation du texte avant son échéance, le 1er novembre. Le gouvernement a dû prolonger deux fois la session parlementaire pour le faire adopter. Entre-temps, le premier ministre a proposé à M. Ozawa la création d'une coalition parlementaire réunissant majorité et opposition. Une controverse a éclaté sur les quantités exactes de carburant fournies et sur le fait que certains navires américains ravitaillés étaient engagés dans des opérations en Irak. La loi japonaise limite l'aide à ceux opérant sur le théâtre afghan.
La PDJ a tenté de jouer de ces arguments pour empêcher la prolongation. Profitant de sa dynamique de victoire et du faible taux de soutien du gouvernement, il souhaitait aussi obtenir des législatives anticipées. En vain. Ces efforts infructueux pourraient même hypothéquer son avenir. Le quotidien Asahi, pourtant proche du PDJ, estime, dans son édition du 11 janvier, que le parti traverse "une crise qui soulève des questions sérieuses sur sa capacité à gouverner".
Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 13.01.08.
大日本人
フランスから見た日本:フランス語で日本関連ニュースを紹介
2008年1月15日火曜日
2008年1月12日土曜日
Vieillissants et précarisés, les Japonais épargnent moins
Vieillissants et précarisés, les Japonais épargnent moins
LE MONDE | 10.01.08 | 15h29 • Mis à jour le 10.01.08 | 15h29
TOKYO CORRESPONDANCE
L'évolution démographique continue de faire baisser le taux d'épargne au Japon. A 3,2 % de leur revenu au terme de l'exercice fiscal du 1er avril 2006 au 31 mars 2007, il poursuit une baisse amorcée en 1997, année où il avait atteint les 11,4 %. En 1975, il s'établissait à 23,1 %.
Ces chiffres annoncés, mercredi 9 janvier, par le Bureau du gouvernement reflètent l'impact du vieillissement de la population, de la baisse des salaires, de la précarisation de l'emploi ainsi que du faible attrait des placements financiers (marché boursier atone, taux d'intérêt extrêmement bas).
Le Japon occupe aujourd'hui la deuxième place des pays qui épargnent le moins, derrière les Etats-Unis où le taux d'épargne est négatif, et loin des nations européennes, comme la France où il atteint 12 %.
Dans l'archipel, l'année 2007 a coïncidé avec l'arrivée à l'âge de la retraite de la génération du baby-boom née dans les années 1947-1949. La proportion des plus de 65 ans dépasse les 20 % de la population depuis 2005, le niveau le plus élevé au monde. Ayant cessé leurs activités, ces personnes ont tendance à puiser dans leurs économies pour maintenir leur niveau de vie. Dans le même temps, les revenus continuent de stagner, voire de régresser. En novembre 2007, le salaire mensuel moyen des employés réguliers des entreprises de plus de cinq personnes a reculé, pour le troisième mois consécutif, de 0,2 % à 289 466 yens (1 802 euros).
A cela s'ajoute la multiplication des emplois précaires, en hausse en novembre, et sur un an, de 3,2 % à 11 563 000 personnes (26 % de la population active). Ces salariés touchent généralement des revenus ne leur permettant pas de se constituer une épargne.
UN RISQUE À LONG TERME
Lors d'une intervention à la Maison franco-japonaise en décembre 2006, le professeur Charles Yuji Horioka, de l'université d'Osaka, faisait remarquer qu'une épargne élevée au Japon n'avait rien d'une constante dans l'histoire. Avant la guerre, elle était très faible, voire négative.
Sa progression jusque dans les années 1980 découlait de la jeunesse de la population et de la croissance rapide des revenus, conjugués à un très faible niveau des systèmes de Sécurité sociale et d'accès au crédit. Dans le même temps, le gouvernement avait mené, jusqu'en 1988 une politique d'incitation à l'épargne, avec notamment une défiscalisation des intérêts sur les dépôts bancaires et postaux. Cette politique, interrompue sous la pression des Etats-Unis qui souhaitaient voir la consommation progresser dans l'archipel, avait conduit les Japonais à devenir les plus gros épargnants de la planète.
La baisse régulière du taux d'épargne des ménages ne suscite pas de grandes inquiétudes pour l'économie japonaise à court terme. L'argent qui n'est pas mis de côté soutient la consommation. Dans le même temps, l'Etat et les entreprises continuent à épargner.
Aujourd'hui à 1 540 000 milliards de yens (9 338 milliards d'euros), le total de l'épargne reste à un niveau très élevé. Mais comme le fait remarquer un expert, "à moyen et long terme, la poursuite de la baisse pourrait se révéler problématique. Un phénomène d'"américanisation" de l'épargne japonaise aurait des conséquences graves". Avec une dette à 150 % du produit intérieur brut et une épargne en berne, la croissance du Japon ne dépendrait plus que des performances de ses entreprises.
Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 11.01.08.
LE MONDE | 10.01.08 | 15h29 • Mis à jour le 10.01.08 | 15h29
TOKYO CORRESPONDANCE
L'évolution démographique continue de faire baisser le taux d'épargne au Japon. A 3,2 % de leur revenu au terme de l'exercice fiscal du 1er avril 2006 au 31 mars 2007, il poursuit une baisse amorcée en 1997, année où il avait atteint les 11,4 %. En 1975, il s'établissait à 23,1 %.
Ces chiffres annoncés, mercredi 9 janvier, par le Bureau du gouvernement reflètent l'impact du vieillissement de la population, de la baisse des salaires, de la précarisation de l'emploi ainsi que du faible attrait des placements financiers (marché boursier atone, taux d'intérêt extrêmement bas).
Le Japon occupe aujourd'hui la deuxième place des pays qui épargnent le moins, derrière les Etats-Unis où le taux d'épargne est négatif, et loin des nations européennes, comme la France où il atteint 12 %.
Dans l'archipel, l'année 2007 a coïncidé avec l'arrivée à l'âge de la retraite de la génération du baby-boom née dans les années 1947-1949. La proportion des plus de 65 ans dépasse les 20 % de la population depuis 2005, le niveau le plus élevé au monde. Ayant cessé leurs activités, ces personnes ont tendance à puiser dans leurs économies pour maintenir leur niveau de vie. Dans le même temps, les revenus continuent de stagner, voire de régresser. En novembre 2007, le salaire mensuel moyen des employés réguliers des entreprises de plus de cinq personnes a reculé, pour le troisième mois consécutif, de 0,2 % à 289 466 yens (1 802 euros).
A cela s'ajoute la multiplication des emplois précaires, en hausse en novembre, et sur un an, de 3,2 % à 11 563 000 personnes (26 % de la population active). Ces salariés touchent généralement des revenus ne leur permettant pas de se constituer une épargne.
UN RISQUE À LONG TERME
Lors d'une intervention à la Maison franco-japonaise en décembre 2006, le professeur Charles Yuji Horioka, de l'université d'Osaka, faisait remarquer qu'une épargne élevée au Japon n'avait rien d'une constante dans l'histoire. Avant la guerre, elle était très faible, voire négative.
Sa progression jusque dans les années 1980 découlait de la jeunesse de la population et de la croissance rapide des revenus, conjugués à un très faible niveau des systèmes de Sécurité sociale et d'accès au crédit. Dans le même temps, le gouvernement avait mené, jusqu'en 1988 une politique d'incitation à l'épargne, avec notamment une défiscalisation des intérêts sur les dépôts bancaires et postaux. Cette politique, interrompue sous la pression des Etats-Unis qui souhaitaient voir la consommation progresser dans l'archipel, avait conduit les Japonais à devenir les plus gros épargnants de la planète.
La baisse régulière du taux d'épargne des ménages ne suscite pas de grandes inquiétudes pour l'économie japonaise à court terme. L'argent qui n'est pas mis de côté soutient la consommation. Dans le même temps, l'Etat et les entreprises continuent à épargner.
Aujourd'hui à 1 540 000 milliards de yens (9 338 milliards d'euros), le total de l'épargne reste à un niveau très élevé. Mais comme le fait remarquer un expert, "à moyen et long terme, la poursuite de la baisse pourrait se révéler problématique. Un phénomène d'"américanisation" de l'épargne japonaise aurait des conséquences graves". Avec une dette à 150 % du produit intérieur brut et une épargne en berne, la croissance du Japon ne dépendrait plus que des performances de ses entreprises.
Philippe Mesmer
Article paru dans l'édition du 11.01.08.
2007年11月3日土曜日
La France s'offre une ambassade à Tokyo sans débourser un euro
La France s'offre une ambassade à Tokyo sans débourser un euro
LE MONDE | 31.10.07 | 14h03 • Mis à jour le 31.10.07 | 14h03
Grâce à la législation japonaise sur les baux de longue durée, la France va s'offrir une nouvelle ambassade à Tokyo, sans aliéner son patrimoine ni débourser un euro, mais, au contraire, en encaisser. Le contrat signé, lundi 29 octobre, à l'ambassade de France, avec un consortium privé franco-japonais prévoit que l'Etat français cède une partie de son terrain à un opérateur qui y construira un immeuble de rapport, dont il ne pourra disposer que pendant cinquante ans. Au terme de cette période, la France en redeviendra propriétaire.
L'ambassade de France à Tokyo occupe un magnifique terrain boisé de 25 hectares ayant appartenu à la famille des shogun Tokugawa dans le quartier huppé de Minami-Azabu. Il a été acheté par la France en 1972.
En échange d'une partie de ce terrain, l'opérateur reconstruit la chancellerie, afin de regrouper en un même lieu tous les services de l'ambassade. Il réaménage la résidence et prend en charge le coût d'entretien du bâtiment pendant quinze ans. Le substantiel "reliquat" de la cession temporaire du terrain servira au réaménagement d'immeubles français au Japon. Le reste reviendra au ministère des affaires étrangères et sera destiné à financer d'autres opérations immobilières à l'étranger.
OPÉRATIONNELLE EN 2009
Le coût total de l'opération s'élève à 25 milliards de yens. Mais le montant du "bénéfice" qu'en retire l'Etat français n'a pas été révélé. La nouvelle ambassade sera opérationnelle en 2009. Un an après la célébration du 150e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le consortium, qui a remporté l'appel d'offres au cours duquel avaient été présentés quatre projets, est constitué de Mitsui and Co, Nomura Real Estate Development, Takenaka Corporation et Aéroport de Paris Ingénierie. L'Italie et le Canada ont déjà réalisé des opérations analogues. Mais, dans le cas français, il s'agit du premier contrat de partenariat public-privé conclu à l'étranger.
Depuis 1991, la loi japonaise sur les baux de longue durée est plus favorable aux propriétaires qu'aux locataires. Les premiers peuvent céder leur terrain pour une durée de cinquante ans ou plus et le récupérer dans son intégralité à l'échéance du contrat.
"A la même enseigne que le sanctuaire d'Isé (lié à la famille impériale), reconstruit à l'identique tous les vingt ans, nous pourrons éventuellement recommencer l'opération dans cinquante ans", a plaisanté l'ambassadeur de France, Gildas Le Lidec, lors de la signature du contrat.
Philippe Pons (Tokyo, correspondant)
Article paru dans l'édition du 01.11.07.
LE MONDE | 31.10.07 | 14h03 • Mis à jour le 31.10.07 | 14h03
Grâce à la législation japonaise sur les baux de longue durée, la France va s'offrir une nouvelle ambassade à Tokyo, sans aliéner son patrimoine ni débourser un euro, mais, au contraire, en encaisser. Le contrat signé, lundi 29 octobre, à l'ambassade de France, avec un consortium privé franco-japonais prévoit que l'Etat français cède une partie de son terrain à un opérateur qui y construira un immeuble de rapport, dont il ne pourra disposer que pendant cinquante ans. Au terme de cette période, la France en redeviendra propriétaire.
L'ambassade de France à Tokyo occupe un magnifique terrain boisé de 25 hectares ayant appartenu à la famille des shogun Tokugawa dans le quartier huppé de Minami-Azabu. Il a été acheté par la France en 1972.
En échange d'une partie de ce terrain, l'opérateur reconstruit la chancellerie, afin de regrouper en un même lieu tous les services de l'ambassade. Il réaménage la résidence et prend en charge le coût d'entretien du bâtiment pendant quinze ans. Le substantiel "reliquat" de la cession temporaire du terrain servira au réaménagement d'immeubles français au Japon. Le reste reviendra au ministère des affaires étrangères et sera destiné à financer d'autres opérations immobilières à l'étranger.
OPÉRATIONNELLE EN 2009
Le coût total de l'opération s'élève à 25 milliards de yens. Mais le montant du "bénéfice" qu'en retire l'Etat français n'a pas été révélé. La nouvelle ambassade sera opérationnelle en 2009. Un an après la célébration du 150e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Le consortium, qui a remporté l'appel d'offres au cours duquel avaient été présentés quatre projets, est constitué de Mitsui and Co, Nomura Real Estate Development, Takenaka Corporation et Aéroport de Paris Ingénierie. L'Italie et le Canada ont déjà réalisé des opérations analogues. Mais, dans le cas français, il s'agit du premier contrat de partenariat public-privé conclu à l'étranger.
Depuis 1991, la loi japonaise sur les baux de longue durée est plus favorable aux propriétaires qu'aux locataires. Les premiers peuvent céder leur terrain pour une durée de cinquante ans ou plus et le récupérer dans son intégralité à l'échéance du contrat.
"A la même enseigne que le sanctuaire d'Isé (lié à la famille impériale), reconstruit à l'identique tous les vingt ans, nous pourrons éventuellement recommencer l'opération dans cinquante ans", a plaisanté l'ambassadeur de France, Gildas Le Lidec, lors de la signature du contrat.
Philippe Pons (Tokyo, correspondant)
Article paru dans l'édition du 01.11.07.
2007年10月2日火曜日
Japon : le dispositif d'alerte précoce des séismes étendu aux particuliers
Japon : le dispositif d'alerte précoce des séismes étendu aux particuliers
LEMONDE.FR avec AFP | 01.10.07 | 12h42 • Mis à jour le 01.10.07 | 13h47
Reuters/KYODO
Le trafic des trains suspendu à la gare de Kanazawa, lors du très violent séisme qui a fait un mort et plus de 160 blessés, le 25 mars 2007, au Japon.
Le système d'alertes précoces des séismes de l'Agence météorologique du Japon, jusque-là réservé aux institutions, aux centrales nucléaires et aux compagnies de chemin de fer, a été étendu aux particuliers, lundi 1er octobre.
Pour ce faire, l'Agence a déployé un réseau de capteurs qui détectent les premières ondes inoffensives (appelées "P"), se propageant deux fois plus vite – quelques dizaines de secondes – que les destructrices ondes "S", ce qui permet de sonner l'alerte juste avant le séisme. Même si ce laps de temps est très limité, il pourrait permettre de réduire fortement les dommages matériels et le nombre de victimes, jusqu'à 90 %, selon Kimiro Meguro, spécialiste des dispositifs de secours urbains à l'université de Tokyo, si les gens disposaient de dix secondes pour se préparer.
20 % DES SECOUSSES LES PLUS VIOLENTES AU JAPON
Ces alertes précoces seront diffusées par deux canaux. Pour les secousses majeures, le grand public pourra être informé par les médias en temps réel (télévision, radio) afin de ne pas tout le temps effrayer la population dans un pays où les petits tremblements de terre sont très fréquents.
Pour le deuxième cas, plus fréquent, les particuliers japonais pourront être prévenus grâce à un boîtier récepteur spécial fourni par un prestataire de services, qui exploite les données brutes délivrées par l'Agence météorologique. L'alerte peut ainsi retentir dans chaque domicile, grâce à des services spécifiques associés à des appareils proposés par les fabricants d'électronique, les sociétés de sécurité, les gérants d'immeubles et autres prestataires. Des terminaux de réception des messages, hertziens ou à relier à Internet ou à la prise de TV par câble, vont aussi progressivement arriver sur le marché.
Le Japon subit chaque année environ 20 % des secousses telluriques les plus violentes recensées dans le monde.
LEMONDE.FR avec AFP | 01.10.07 | 12h42 • Mis à jour le 01.10.07 | 13h47

Le trafic des trains suspendu à la gare de Kanazawa, lors du très violent séisme qui a fait un mort et plus de 160 blessés, le 25 mars 2007, au Japon.
Le système d'alertes précoces des séismes de l'Agence météorologique du Japon, jusque-là réservé aux institutions, aux centrales nucléaires et aux compagnies de chemin de fer, a été étendu aux particuliers, lundi 1er octobre.
Pour ce faire, l'Agence a déployé un réseau de capteurs qui détectent les premières ondes inoffensives (appelées "P"), se propageant deux fois plus vite – quelques dizaines de secondes – que les destructrices ondes "S", ce qui permet de sonner l'alerte juste avant le séisme. Même si ce laps de temps est très limité, il pourrait permettre de réduire fortement les dommages matériels et le nombre de victimes, jusqu'à 90 %, selon Kimiro Meguro, spécialiste des dispositifs de secours urbains à l'université de Tokyo, si les gens disposaient de dix secondes pour se préparer.
20 % DES SECOUSSES LES PLUS VIOLENTES AU JAPON
Ces alertes précoces seront diffusées par deux canaux. Pour les secousses majeures, le grand public pourra être informé par les médias en temps réel (télévision, radio) afin de ne pas tout le temps effrayer la population dans un pays où les petits tremblements de terre sont très fréquents.
Pour le deuxième cas, plus fréquent, les particuliers japonais pourront être prévenus grâce à un boîtier récepteur spécial fourni par un prestataire de services, qui exploite les données brutes délivrées par l'Agence météorologique. L'alerte peut ainsi retentir dans chaque domicile, grâce à des services spécifiques associés à des appareils proposés par les fabricants d'électronique, les sociétés de sécurité, les gérants d'immeubles et autres prestataires. Des terminaux de réception des messages, hertziens ou à relier à Internet ou à la prise de TV par câble, vont aussi progressivement arriver sur le marché.
Le Japon subit chaque année environ 20 % des secousses telluriques les plus violentes recensées dans le monde.
2007年9月28日金曜日
Les défis de Yasuo Fukuda, nouveau premier ministre japonais
Les défis de Yasuo Fukuda, nouveau premier ministre japonais
LE MONDE | 26.09.07 | 16h14 • Mis à jour le 26.09.07 | 16h14
TOKYO CORRESPONDANT
Elu premier ministre du Japon à une large majorité par la Chambre basse, Yasuo Fukuda a formé, mardi 25 septembre, un cabinet dont il ne cache pas qu'il est "dos au mur". "A la moindre erreur, nous risquons de perdre le pouvoir", a-t-il reconnu au cours de sa première conférence de presse. La phase critique de la crise ouverte par la brusque démission, le 12 septembre, de son prédécesseur, Shinzo Abe, se referme. Mais le climat est loin d'être apaisé et un affrontement est attendu au Parlement. La Chambre basse est dominée par le Parti libéral démocrate (PLD), tandis que le Parti démocrate du Japon (PDJ, opposition) contrôle désormais la Chambre haute.
Sur la défensive, avec une opposition revigorée par sa victoire aux élections sénatoriales de juillet, contraint à plus ou moins brève échéance de provoquer des élections générales anticipées pour asseoir sa légitimité, le nouveau premier ministre a cherché à resserrer les rangs de son parti. Il a maintenu à leur poste la plupart des ministres du cabinet sortant, et nommé comme secrétaire du gouvernement et porte-parole, Nobutaka Machimura, chef du plus puissant clan du PLD, qui devient ainsi le numéro deux de l'exécutif.
Parmi les grands ministères, seules les affaires étrangères et la défense changent de titulaire : le premier revenant à Masahiko Komura, détenteur du portefeuille de la défense dans le précédent cabinet ; et le second à Shigeru Ishiba, qui avait déjà occupé ces fonctions en 2002-2003. Le quotidien Asahi (centre gauche) compare ce cabinet à une "photographie aux couleurs sépia". En dépit de cette absence de renouveau, l'arrivée au pouvoir de Yasuo Fukuda, conservateur modéré, ouvre la voie à une salutaire mutation dans l'exercice du pouvoir et à un recentrage des priorités politiques.
Le principal adversaire de M. Fukuda est un autre vétéran de la politique, le pugnace Ichiro Ozawa, chef du PDJ. Leur affrontement, bien qu'il "manque de clinquant", permettra de revenir aux problèmes de fond, poursuit Asahi. Cette crise pourrait, en cela, avoir eu un effet bénéfique en relançant le débat démocratique étouffé par les formules chocs des années Koizumi (2001-2006), le fringant premier ministre qui avait promis de transformer le Japon.
Dans le quotidien des milieux d'affaires Nihon Keizai, le politologue Takashi Mikuriya voit dans la déconfiture du gouvernement Abe le résultat de la crise structurelle ouverte par la pratique de pouvoir de Junichiro Koizumi. Fort de sa popularité, ce dernier clouait au pilori ses opposants et étouffait les opinions divergentes au sein de la majorité pour trancher sans consulter. Le télégénique Shinzo Abe (surnommé "Poster Boy"), moins doué pour le marketing politique que son prédécesseur mais incarnant une nouvelle génération, fut l'avatar malheureux de cette politique fondée sur les sondages.
M. Fukuda n'est pas une "bête de scène" et sa désignation par les "caciques" du PLD peut paraître une régression. Mais conscients qu'en dépit de l'alliance avec le parti centriste Nouveau Komei, ils ne peuvent plus passer en force avec un Sénat passé à l'opposition, les libéraux démocrates sont contraints à une forme de cohabitation qui suppose la concertation.
Le premier bras de fer entre Yasuo Fukuda et Ichiro Ozawa doit porter sur le renouvellement du mandat (qui expire le 1er novembre) de la marine nippone chargée de ravitailler dans l'Océan indien les troupes alliées engagées en Afghanistan. Le PDJ y est opposé. Mais les plus graves problèmes sont d'ordre économique et social.
M. Fukuda prend les rênes d'un pays fragilisé. L'économie est repartie à un rythme modéré (2 %), mais l'Etat n'est plus en mesure de financer une politique volontariste en raison de l'énorme déficit public (170 % du PIB). Les inégalités s'accroissent et la société, vieillissante, s'inquiète de l'avenir des systèmes de pension.
Sous la houlette de M. Koizumi, le Japon est passé à un conservatisme de type néolibéral, privilégiant les mécanismes de marché et donnant la priorité aux intérêts financiers, rompant le contrat social des années 1960-1980 fondé sur un équilibre entre expansion et politiques de redistribution (non exemptes d'abus clientélistes). Le capitalisme nippon est devenu plus réactif au prix de la cohésion de la société.
M. Fukuda s'est engagé à poursuivre les réformes mais il doit aussi rassurer une opinion inquiète tout en remédiant au déficit des finances publiques, - qui suppose un impopulaire relèvement de la TVA.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 27.09.07.
LE MONDE | 26.09.07 | 16h14 • Mis à jour le 26.09.07 | 16h14
TOKYO CORRESPONDANT
Elu premier ministre du Japon à une large majorité par la Chambre basse, Yasuo Fukuda a formé, mardi 25 septembre, un cabinet dont il ne cache pas qu'il est "dos au mur". "A la moindre erreur, nous risquons de perdre le pouvoir", a-t-il reconnu au cours de sa première conférence de presse. La phase critique de la crise ouverte par la brusque démission, le 12 septembre, de son prédécesseur, Shinzo Abe, se referme. Mais le climat est loin d'être apaisé et un affrontement est attendu au Parlement. La Chambre basse est dominée par le Parti libéral démocrate (PLD), tandis que le Parti démocrate du Japon (PDJ, opposition) contrôle désormais la Chambre haute.
Sur la défensive, avec une opposition revigorée par sa victoire aux élections sénatoriales de juillet, contraint à plus ou moins brève échéance de provoquer des élections générales anticipées pour asseoir sa légitimité, le nouveau premier ministre a cherché à resserrer les rangs de son parti. Il a maintenu à leur poste la plupart des ministres du cabinet sortant, et nommé comme secrétaire du gouvernement et porte-parole, Nobutaka Machimura, chef du plus puissant clan du PLD, qui devient ainsi le numéro deux de l'exécutif.
Parmi les grands ministères, seules les affaires étrangères et la défense changent de titulaire : le premier revenant à Masahiko Komura, détenteur du portefeuille de la défense dans le précédent cabinet ; et le second à Shigeru Ishiba, qui avait déjà occupé ces fonctions en 2002-2003. Le quotidien Asahi (centre gauche) compare ce cabinet à une "photographie aux couleurs sépia". En dépit de cette absence de renouveau, l'arrivée au pouvoir de Yasuo Fukuda, conservateur modéré, ouvre la voie à une salutaire mutation dans l'exercice du pouvoir et à un recentrage des priorités politiques.
Le principal adversaire de M. Fukuda est un autre vétéran de la politique, le pugnace Ichiro Ozawa, chef du PDJ. Leur affrontement, bien qu'il "manque de clinquant", permettra de revenir aux problèmes de fond, poursuit Asahi. Cette crise pourrait, en cela, avoir eu un effet bénéfique en relançant le débat démocratique étouffé par les formules chocs des années Koizumi (2001-2006), le fringant premier ministre qui avait promis de transformer le Japon.
Dans le quotidien des milieux d'affaires Nihon Keizai, le politologue Takashi Mikuriya voit dans la déconfiture du gouvernement Abe le résultat de la crise structurelle ouverte par la pratique de pouvoir de Junichiro Koizumi. Fort de sa popularité, ce dernier clouait au pilori ses opposants et étouffait les opinions divergentes au sein de la majorité pour trancher sans consulter. Le télégénique Shinzo Abe (surnommé "Poster Boy"), moins doué pour le marketing politique que son prédécesseur mais incarnant une nouvelle génération, fut l'avatar malheureux de cette politique fondée sur les sondages.
M. Fukuda n'est pas une "bête de scène" et sa désignation par les "caciques" du PLD peut paraître une régression. Mais conscients qu'en dépit de l'alliance avec le parti centriste Nouveau Komei, ils ne peuvent plus passer en force avec un Sénat passé à l'opposition, les libéraux démocrates sont contraints à une forme de cohabitation qui suppose la concertation.
Le premier bras de fer entre Yasuo Fukuda et Ichiro Ozawa doit porter sur le renouvellement du mandat (qui expire le 1er novembre) de la marine nippone chargée de ravitailler dans l'Océan indien les troupes alliées engagées en Afghanistan. Le PDJ y est opposé. Mais les plus graves problèmes sont d'ordre économique et social.
M. Fukuda prend les rênes d'un pays fragilisé. L'économie est repartie à un rythme modéré (2 %), mais l'Etat n'est plus en mesure de financer une politique volontariste en raison de l'énorme déficit public (170 % du PIB). Les inégalités s'accroissent et la société, vieillissante, s'inquiète de l'avenir des systèmes de pension.
Sous la houlette de M. Koizumi, le Japon est passé à un conservatisme de type néolibéral, privilégiant les mécanismes de marché et donnant la priorité aux intérêts financiers, rompant le contrat social des années 1960-1980 fondé sur un équilibre entre expansion et politiques de redistribution (non exemptes d'abus clientélistes). Le capitalisme nippon est devenu plus réactif au prix de la cohésion de la société.
M. Fukuda s'est engagé à poursuivre les réformes mais il doit aussi rassurer une opinion inquiète tout en remédiant au déficit des finances publiques, - qui suppose un impopulaire relèvement de la TVA.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 27.09.07.
2007年9月25日火曜日
La droite japonaise choisit l'austère Yasuo Fukuda pour diriger le gouvernement
La droite japonaise choisit l'austère Yasuo Fukuda pour diriger le gouvernement
LE MONDE | 24.09.07 | 14h09 • Mis à jour le 24.09.07 | 14h09
TOKYO CORRESPONDANT
On ne pouvait trouver personnalités plus dissemblables que Taro Aso et Yasuo Fukuda, les deux prétendants à la succession du premier ministre sortant, Shinzo Abe. Au gouailleur Aso, ancien ministre des affaires étrangères, volontiers provocateur, M. Fukuda oppose la pondération et la suavité. C'est cet homme austère, issu de la droite modérée que le collège électoral du Parti libéral-démocrate (PLD), réunissant 384 parlementaires et 529 représentants locaux, a porté, dimanche 23 septembre à la présidence d'une formation qui domine la vie politique depuis plus d'un demi-siècle. M. Fukuda deviendra premier ministre après un vote à la Diète, mardi, dont l'issue ne fait guère de doute étant donné la majorité qu'y détient le PLD.
Homme du sérail, fils de l'ancien premier ministre Takeo Fukuda (1976-1978), il n'est pas un dirigeant médiatique : "Je ne pense pas que j'exercerai le pouvoir avec le même genre d'autorité", a-t-il répondu à une question sur son flamboyant prédécesseur, Junichiro Koizumi (2001-2006). Pour avoir été quatre ans secrétaire du cabinet et porte-parole dans l'éphémère cabinet Mori (2000) puis dans les premiers gouvernements Koizumi, M. Fukuda connaît les limites de l'exercice. La déconfiture, aux élections sénatoriales de juillet, et la piètre sortie du "Poster boy" Abe n'incitent guère les libéraux-démocrates à rejouer la carte du leader charismatique.
En dépit de trente ans de carrière politique, M. Fukuda n'a jamais détenu de portefeuille important. Mais, "homme de l'ombre" tirant les ficelles au secrétariat du gouvernement - et de fait son numéro deux -, il a étendu son influence au-delà de ses fonctions, démontrant son habileté à désamorcer les crises.
QUALITÉS PRÉCIEUSES
Complet sombre et lunettes rectangulaires, austère - "ringard", selon son rival Taro Aso -, M. Fukuda ne fait pas rêver, et ne cherche pas à jouer les chefs supposés tenir toutes les manettes. Mais cet homme de la "vieille école" a deux qualités précieuses dans la crise de confiance actuelle : son habileté à négocier et sa capacité à rassurer. Le futur premier ministre devra notamment faire preuve de son sens de la concertation avec une opposition désormais majoritaire au Sénat, où sa principale formation, le Parti démocrate du Japon (PDJ), est devenue le premier parti. Il aura pour adversaire un homme de sa génération, le pugnace Ichiro Ozawa, un ancien du PLD et qui fut l'étoile montante du camp de Kakuei Tanaka, adversaire de son père dans la course à l'investiture pour le poste de premier ministre au début des années 1970. Première manche de ce combat : la prolongation du mandat de la marine nippone dans l'océan Indien - où elle ravitaille les forces alliées engagées en Afghanistan -, à laquelle s'oppose le PDJ.
M. Fukuda apparaît rassurant à une opinion inquiète d'inégalités sociales croissantes. "Il est erroné de penser que tout va bien si on confie le pouvoir aux économistes", a-t-il déclaré, mettant en garde contre une "forme excessive de rationalisme économique" qui, pour nombre de commentateurs, est à l'origine des maux actuels.
En tant que secrétaire du cabinet, il a enfin acquis une expérience dans son domaine de prédilection : la diplomatie. "Colombe", il est partisan de relations apaisées avec la Chine et la Corée. Les visites intempestives de M. Koizumi au sanctuaire Yasukuni - où sont honorés, parmi les morts pour la patrie, des criminels de guerre -, qui ont envenimé les relations avec Pékin, ont été l'une des raisons pour lesquelles il a quitté le gouvernement en 2004. Il a déjà annoncé qu'il ne se rendrait pas au sanctuaire.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 25.09.07.
LE MONDE | 24.09.07 | 14h09 • Mis à jour le 24.09.07 | 14h09
TOKYO CORRESPONDANT
On ne pouvait trouver personnalités plus dissemblables que Taro Aso et Yasuo Fukuda, les deux prétendants à la succession du premier ministre sortant, Shinzo Abe. Au gouailleur Aso, ancien ministre des affaires étrangères, volontiers provocateur, M. Fukuda oppose la pondération et la suavité. C'est cet homme austère, issu de la droite modérée que le collège électoral du Parti libéral-démocrate (PLD), réunissant 384 parlementaires et 529 représentants locaux, a porté, dimanche 23 septembre à la présidence d'une formation qui domine la vie politique depuis plus d'un demi-siècle. M. Fukuda deviendra premier ministre après un vote à la Diète, mardi, dont l'issue ne fait guère de doute étant donné la majorité qu'y détient le PLD.
Homme du sérail, fils de l'ancien premier ministre Takeo Fukuda (1976-1978), il n'est pas un dirigeant médiatique : "Je ne pense pas que j'exercerai le pouvoir avec le même genre d'autorité", a-t-il répondu à une question sur son flamboyant prédécesseur, Junichiro Koizumi (2001-2006). Pour avoir été quatre ans secrétaire du cabinet et porte-parole dans l'éphémère cabinet Mori (2000) puis dans les premiers gouvernements Koizumi, M. Fukuda connaît les limites de l'exercice. La déconfiture, aux élections sénatoriales de juillet, et la piètre sortie du "Poster boy" Abe n'incitent guère les libéraux-démocrates à rejouer la carte du leader charismatique.
En dépit de trente ans de carrière politique, M. Fukuda n'a jamais détenu de portefeuille important. Mais, "homme de l'ombre" tirant les ficelles au secrétariat du gouvernement - et de fait son numéro deux -, il a étendu son influence au-delà de ses fonctions, démontrant son habileté à désamorcer les crises.
QUALITÉS PRÉCIEUSES
Complet sombre et lunettes rectangulaires, austère - "ringard", selon son rival Taro Aso -, M. Fukuda ne fait pas rêver, et ne cherche pas à jouer les chefs supposés tenir toutes les manettes. Mais cet homme de la "vieille école" a deux qualités précieuses dans la crise de confiance actuelle : son habileté à négocier et sa capacité à rassurer. Le futur premier ministre devra notamment faire preuve de son sens de la concertation avec une opposition désormais majoritaire au Sénat, où sa principale formation, le Parti démocrate du Japon (PDJ), est devenue le premier parti. Il aura pour adversaire un homme de sa génération, le pugnace Ichiro Ozawa, un ancien du PLD et qui fut l'étoile montante du camp de Kakuei Tanaka, adversaire de son père dans la course à l'investiture pour le poste de premier ministre au début des années 1970. Première manche de ce combat : la prolongation du mandat de la marine nippone dans l'océan Indien - où elle ravitaille les forces alliées engagées en Afghanistan -, à laquelle s'oppose le PDJ.
M. Fukuda apparaît rassurant à une opinion inquiète d'inégalités sociales croissantes. "Il est erroné de penser que tout va bien si on confie le pouvoir aux économistes", a-t-il déclaré, mettant en garde contre une "forme excessive de rationalisme économique" qui, pour nombre de commentateurs, est à l'origine des maux actuels.
En tant que secrétaire du cabinet, il a enfin acquis une expérience dans son domaine de prédilection : la diplomatie. "Colombe", il est partisan de relations apaisées avec la Chine et la Corée. Les visites intempestives de M. Koizumi au sanctuaire Yasukuni - où sont honorés, parmi les morts pour la patrie, des criminels de guerre -, qui ont envenimé les relations avec Pékin, ont été l'une des raisons pour lesquelles il a quitté le gouvernement en 2004. Il a déjà annoncé qu'il ne se rendrait pas au sanctuaire.
Philippe Pons
Article paru dans l'édition du 25.09.07.
2007年9月23日日曜日
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